LETTRE
Au coin de la rue Fraser et du boulevard Lucerne
Nous sommes reconnaissants à Mme Kefalova et à M. Lapensée Paquette d’avoir partagé dans leurs lettres au Bulletin leurs inquiétudes et objections quant au développement du terrain au coin de la rue Fraser et du boulevard Lucerne.
Nous sommes très surpris et préoccupés par la volonté de la Ville d’offrir ce terrain pour le développement résidentiel et commercial, étant donné sa grande valeur écologique.
Le terrain représente la partie ouest d’un grand espace vert qui s’étend des rapides Deschênes jusqu’à la rue Fraser incluant le parc des rapides Deschênes et le parc Riverain identifiés sur les cartes de la Ville. En 2012 et 2013, le Club des ornithologues a fait un inventaire des espèces et des écosystèmes de cette zone qui a mis en évidence la très grande diversité d’espèces (oiseaux, mammifères, plantes). Cette diversité est due en grande partie à la grande diversité d’écosystèmes dans cette zone : forêts, marais, bande riveraine, ruisseaux, arbres matures Cette parcelle fait aussi partie d’un corridor vert, le dernier d’importance à Aylmer, qui s’étend jusqu’à la forêt Boucher et le Parc de la Gatineau.
La valeur écologique du terrain à vendre est reconnue par la Ville qui a posé des panneaux indiquant que c’est une zone importante pour la conservation et faisant référence à sa grande biodiversité.
L’Association des résidents de Deschênes (ARD) a produit en 2017 des recommandations pour l’aménagement des espaces verts entre les rapides Deschênes et la rue Fraser. Pour la partie ouest, incluant le terrain à vendre, on a recommandé de garder les lieux à l’état aussi naturel que possible, ce qui assurerait pour Gatineau une réserve unique de biodiversité en milieu semi-urbain, d’une grande valeur récréo-touristique et pédagogique. L’ARD a transmis ses recommandations au Service de l’urbanisme de la Ville en 2017.
La conservation de l’ensemble de cette zone fournirait un service écologique important, puisque les milieux humides et forestiers aident à régulariser les crues printanières. Sa conservation aiderait également à limiter les émissions de gaz à effet de serre de la Ville puisque la destruction d’habitats naturels de ce type contribue aux émissions.
L’appel d’offres d’achat de ce terrain (www.seao.ca) se clôturera le 27 mai 2020. Nous sommes surpris que le document à l’intention des acheteurs ne fasse aucune mention de la valeur écologique du terrain. La présence d’une forêt d’arbres matures et sa proximité avec d’importants milieux humides devraient limiter le développement qui y pourrait être permis.
Dans sa lettre du 25 mars dans le Bulletin, M. Duggan souligne que la vente de ce terrain vise à compenser un investissement dans le Plateau et pourrait contribuer à une densification du développement à Aylmer. Nous considérons plutôt que la Ville manque ici une opportunité unique de conserver un espace d’une valeur écologique inestimable en offrant ce terrain pour le développement commercial et résidentiel.
C’est pourquoi nous demandons aux autorités d’arrêter ce processus de vente et d’envisager d’autres options pour compenser le développement au Plateau. Il est essentiel de préserver cette parcelle afin d’assurer la protection d’un écosystème unique et fragile, et d’assurer la pérennité des services écosystémiques qu’il fournit.
Howard Powles, Président,
Association des résidents de Deschênes
Alain Paradis, Président,
Association des résidents de la terrasse Lakeview
Christine Thérien, Présidente,
Les amis de Wychwood