ÉDITORIAL
Aux masques, (jeunes) citoyens !
Qu’est-ce qui vous préoccupe en ce moment ? Les élections fédérales déclenchées, non pas au pire moment, mais vraiment pas au meilleur, aux dires de plusieurs lecteurs du Bulletin, et alors que nous affrontons une quatrième vague de la Covid-19. Le calcul politique de Justin Trudeau sur l’effet tactique de (relative) surprise et de non-préparation de ses adversaires reste hasardeux. Mais je ne crois pas que cela vous préoccupe tant que cela, si vous avez des enfants, des petits-enfants ou des neveux et nièces.
Le sujet du moment pour beaucoup, c’est la rentrée scolaire, qui cette année va se faire en présence. Les faits : en moyenne au Québec, 75 % des plus de 12 ans sont vaccinés au moins une fois, avec une majorité (plus de 50 % ?) doublement vaccinée. Petit problème : les chiffres varient selon les quartiers, les villes, les conseils scolaires, etc. Or, le variant Delta traine et nous sommes dans une quatrième vague certes moins meurtrière, mais préoccupante. Donc : port du masque obligatoire à partir de la 1re année du primaire et pour le personnel dans les aires communes (sauf cours d’éducation physique) ; pas d’obligation de distanciation ; nettoyage et désinfection des surfaces plus fréquemment touchées, avec des routines obligatoires d’hygiène des mains (les personnes symptomatiques seront exclues temporairement) ; 100 % des cours en présence du préscolaire à la formation aux adultes ; pas de contrainte quant aux nombres d’élèves par classe ou sur l’organisation des groupes ; et tous les projets pédagogiques « particuliers » du genre Sport-Études, Arts-Études, Plein-air, etc. sont maintenus, avec leurs sorties (attention : au secondaire, un passeport vaccinal sera obligatoire pour effectuer certaines activités parascolaires plus à risque) ; port du masque obligatoire lors du déplacement à la cafétéria ou dans installations sportives, sauf au moment de manger ou de jouer ; et enfin, dans les transports scolaires, les places vont rester assignées pour l’instant, avec le port du masque obligatoire. Dernier détail pour les enfants du primaire : aucune contrainte légale pour les services de garde en milieu scolaire.
Alors, certains trouvent les consignes floues… moi pas. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) épingle en particulier le manque d’information sur la procédure à suivre en cas d’éclosion. À part l’exclusion des individus contaminés, c’est vrai qu’il n’y a rien à première vue. Il est également préoccupant que les mêmes règles s’appliquent à des enfants de moins de 12, bien que ces derniers soient exemptés de vaccination. Pourquoi ne pas utiliser les tests rapides ? Les autres requêtes de la CSQ (taux de vaccination du personnel, communication d’un plan pour ceux qui ne veulent/peuvent être vaccinés) sont légitimes, mais bon…
Comme tous les autres gouvernements, celui du Québec a marché à tâtons depuis le début, en s’appuyant autant qu’il le pouvait (mais ses décisions ont bel et bien été politiques en fin de compte) sur les faits prouvés par les études scientifiques ; excepté que les connaissances scientifiques ne sont jamais figées, elles évoluent et peuvent même radicalement changer. Le gouvernement Legault ne s’en est pas si mal sorti au final. Il suffit de regarder ailleurs dans le monde pour s’en convaincre. Évidemment, pas mal de détails doivent encore être peaufinés et l’on ne veut pas avertir le personnel ou les parents à la dernière minute… mais il faut raison garder et rester confiants !