LETTRE
Café et tablettes électroniques, courtoisie?
J’adore aller lire mon journal en sirotant un bon café… et pourquoi pas une soupe ravigotante, au Café British. Les jeunes filles derrière le comptoir (mes cheveux blancs m’autorisent à les appeler ainsi sans paternalisme) sont tout sourire, radieuses comme des soleils et taquines à souhait. Or, la froidure venue, l’endroit, plaisant au demeurant, subit l’invasion des usagers de tablettes électroniques.
Ces appareils compacts ne prennent pas de place. Effectivement, ils occupent en soi un espace réduit sur une table. Ce sont plutôt leurs propriétaires qui s’étendent et se répandent. En maîtres des lieux. Je reste toujours interloqué de voir une personne seule, branchée sur sa tablette, encombrer deux tables accolées : manteau sur la banquette, pile de livres étalés, cahiers ouverts, sac à dos, etc. J’oubliais : peut-être aussi avec, mais pas toujours, une tasse de café dans le lot. J’ai parfois l’impression de me trouver à la bibliothèque de l’université ou du CÉGEP ! J’en viens à penser que le Café British, devrait exiger une subvention du Ministère de l’éducation à titre d’établissement scolaire.
Et attention, certains de ces gens-là sont concentrés sur leurs travaux à en stupéfier leurs professeurs. À en oublier évidemment toute courtoisie. Ils vous voient approcher de leurs tables du coin de l’œil et espèrent que vous passerez tout droit. À vous d’insister pour qu’ils acceptent, à regret, de se ramasser et de vous céder une place. Et encore, vous dérangez visiblement. Leur regard, quand ce n’est pas leur soupir, vous le laisse franchement savoir. La courtoisie ? Pas dans le dictionnaire de leur tablette c’est clair.
On souhaiterait que ces malpolis incrustés reçoivent un courriel les avertissant, qu’après deux heures de jouissance des lieux devant un seul café, leur tablette dans les minutes suivantes… s’autodétruira ! Pour éparpillement égoïste, oui, mais surtout parce que courtoisie oblige !
Francois Brisebois
Aylmer, Gatineau