LETTRE
CETA: Sans un «oui », c'est « non »
Un premier baiser, voire une lune-de-miel, ne donnent pas carte-blanche pour « la suite ». Le consentement doit être présent à tout moment et n'a pas eu lieu si quelqu'un ignore la nature de la proposition ou si elle est intimidée. Alors quand elle dit « non », c'est « non ». Elle, la femme; et elle, la population.
La population peut-elle être réputée avoir donné son consentement éclairé quand les accords commerciaux sont négociés en secret ? … quand ces accords protègent les investisseurs mais ne la protègent pas, elle, contre la compétition qui pourrait lui faire perdre plus d'emplois qu'elle n'en gagnerait ? … et quand les abus du transport de marchandises qui en résultent la ligotent davantage aux combustibles fossiles dévastateurs du climat?
La population a-t-elle vraiment envie de conserver un système électoral non-proportionnel qui donne souvent tout le pouvoir à un seul parti qui impose sa seule volonté? La population consent-elle à être soumise aux mesures d'austérité pour la plus grande jouissance des utilisateurs des paradis fiscaux qui n'ont aucun égard envers elle?
Il me semble qu'elle a dit « non ». Le mépris de la volonté et du bien-être de la population ressemble étrangement à la culture du viol.
Pamela Walden-Landry, Montréal