LETTRE
Concernant la langue de mon procès à Québec, maintenant annulé grâce à l’incompétence flagrante des procureurs...
Je suis maintenant presque parfaitement bilingue grâce, en partie, à mes voyages réguliers à Québec. J’adore parler et interagir avec des gens en français. J’ai choisi de déménager au Québec de Toronto il y a deux décennies, en partie à cause du français.
Mon procès allait se dérouler majoritairement en français (témoins flics que j’allais contre-interroger, avec un certain plaisir et confiance, en français; quelques arguments juridiques de base, etc.). Mais, comme certains témoins allaient témoigner en anglais, et que certains arguments techniques seraient présentés en anglais, le juge et les avocats de la Couronne devaient comprendre l’anglais. Les procureurs du Québec le savaient depuis que j’ai été inculpé pour la première fois il y a plus de deux ans, et les arguments avant-procès (au cours de plusieurs audiences) se sont déroulés sur cette base, les procureurs de cette affaire n’ayant jusqu’à présent eu aucun problème à comprendre l’anglais les quelques fois que cette langue a été utilisé pendant la procédure.
Comme les professionnels de la justice le savent très bien, il est en fait tout à fait normal que les avocats de la Couronne aient une compréhension professionnelle de base de l’anglais (même à l’extérieur de Montréal) parce qu’une grande partie de la jurisprudence est en anglais. Même les procès uniquement en français finissent parfois par citer une jurisprudence en anglais.
C’est simplement ridicule que les procureurs se présentent, à la première journée du procès (après que les dates du procès aient été fixées en octobre 2019, pour une affaire datant d’août 2017), et prétendent qu’ils ne pouvaient pas avancer sur la base de la non compréhension de l’anglais. C’est l’équivalent d’un élève qui prétend que son chien a mangé ses devoirs.
La vraie raison est qu’ils avaient besoin d’un moyen d’éviter le procès, et ils ont trouvé cette technicalité, de peur de perdre un procès de grande envergure qui allait finalement avoir lieu.
Cela n’a rien à voir avec le fait que je ne parle pas ou ne comprends pas le français; je parle et j’écris mieux que la grande majorité des Cro-Magnon d’extrême droite qui hyperventilent en ligne depuis les nouvelles d’hier concernant mon acquittement.
Jaggi Singh,
Montréal