LETTRE
Courir après sa perte
Vous connaissez l’expression populaire. En la matière, le peuple américain semble si bien courir qu’il soit en passe de la rattraper. Non seulement il a élu un débile narcissique à la barre du pays, fan avoué de la National Rifle Association, mais voilà qu’il continue à se massacrer au quotidien.
À Las Vegas, vingt mille spectateurs ont couru pour échapper aux balles d’un tireur fou. Un dégénéré de plus en quête de son heure de gloire. Combien pensez-vous, parmi ces Américains, qui ont connu la trouille de leur vie, détiennent des armes à feu ? On compte 300 millions d’armes à feu aux États-Unis ! Combien d’entre eux sont revenus à la maison décidés à détruire leurs cinq pistolets ou de se débarrasser de leurs sept carabines ? Car, ne nous leurrons pas ici, ces mêmes gens ne possèdent pas un ou deux tromblons pour chasser la perdrix. Oh que non ! Mais du gros calibre, de l’automatique, du fusil d’assaut ! Ça oui ! Pour quelle raison ? Le droit de se défendre. Et tout bonnement tuer son semblable, le cas échéant. Deuxième amendement de la Constitution oblige.
Ce sont ces mêmes Américains qui probablement, si vous leur mentionnez l’omniprésence des vaches sacrées en Inde, s’indigneraient en s’empressant d’en décrier le nombre, la dangerosité, l’inutilité d’un tel cheptel, etc. Curieux, je ne me souviens pas qu’une vache sacrée ait tué quinze ou trente personnes en Inde.
Triste pays qui, au détriment de la sécurité de ses enfants, préfère continuer de faire pan ! pan ! à répétition. Ça fait un bail que je n’ai pas mis un pied aux États-Unis. Et, croyez-moi, ce pays et ses habitants ne me manquent pas. Mon respect pour ce peuple immature, qui se complaît à s’entretuer, va en s’amenuisant. J’en arrive à avoir plus de sympathie pour… les vaches sacrées.
Francois Brisebois
Aylmer / Gatineau