Décès d’un signaleur routier lors d’une opération de déneigement à Gatineau
Mélissa Gélinas
Un signaleur routier a perdu la vie à la suite d’une collision avec un véhicule lourd (souffleuse) lors d’une opération de déneigement près de l’intersection du boulevard La Vérendrye Ouest et de la rue de Cannes le 24 février dernier.
Selon les informations recueillies, la victime était le père d’une fillette de deux ans et était dans la trentaine. Ce sont les premiers répondants qui ont constaté le décès de l’homme. Vers 13 h, les policiers du Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) ont été alertés de l’incident et se sont rendus sur les lieux. À leur arrivée, un périmètre de sécurité a été érigé afin de protéger la scène et d’effectuer les interventions nécessaires.
Un témoin de la scène raconte ce qui s’est passé : « J’étais arrêté aux feux de circulation sur le coin de la rue des Cannes et du boulevard La Vérendrye où j’ai remarqué un piéton (signaleur routier) […] à ma droite sur le coin de la rue », exprime Jean, témoin de l’accident. « Lorsque la lumière a tourné au vert, la souffleuse s’est mise en marche pour tourner à l’intersection où se trouvait la personne », ajoute-t-il. « C’est à ce moment précis que l’homme s’est mis à courir dans la même direction que la machinerie lourde, voyant que celle-ci ne s’arrêterait pas ».
Bien qu’il s’agisse d’un cas isolé, il a été possible de recenser, selon les informations obtenues, près de 23 décès chez les travailleurs en signalisation routière depuis 2008, et ce, pendant qu’ils étaient en service. « Bien évidemment, il y a toujours un risque dans ce type de travail », mentionne Serge Carrière, signaleur routier depuis 14 ans et président chez SNS Signalisation inc. « Tous les trois ans, les signaleurs routiers doivent suivre une formation, mais bien souvent, ce sont les citoyens qui ne sont pas assez attentifs sur la route et qui causent des accidents », ajoute-t-il. « L’an passé, deux signaleurs routiers se sont fait frapper. Le premier incident était causé par la rage au volant et l’autre, par un dépassement vers la voie de droite. Il faudrait peut-être considérer de munir les travailleurs d’une caméra qu’ils pourraient porter sur eux ».
Selon M. Carrière, il faudrait sensibiliser davantage la population. « Les policiers qui sont sur le bord de la route sont toujours bien respectés puisqu’il y a un corridor de protection, mais les signaleurs routiers se retrouvent souvent à pied lorsqu’ils font leur travail. Je recommande aux gens de partir de la maison d’avance et de se comporter calmement sur la route ».
Pour l’instant, selon les informations du SPVG, il n’y aurait aucun élément criminel en cause. « Nos enquêteurs continueront d’assister le coroner dans cette enquête », souligne Patrick Kenney, agent relationniste du SPVG.