Des citoyens en colère au sujet des refoulements d’égouts
La Ville de Gatineau a tenu une consultation publique, le 17 octobre, à l’École secondaire Grande-Rivière, portant sur les pluies diluviennes des 29-30 octobre 2017 et des 24-25 juillet 2018 qui ont causé des inondations dans le quartier Wychwood. Plus d’une centaine de citoyens y ont assisté et voulaient des explications.
La rencontre qui a duré plus de trois heures a débuté avec une présentation d’information sur le refoulement d’égouts. Le système pseudo-domestique s’étale sur 360 km et est le plus utilisé dans ce quartier. Le réseau datant de 1973 respecte les normes de conception, mais la Ville a avoué qu’il n’est pas prêt pour des énormes pluies qui surviennent de plus en plus. À Gatineau, il y a eu pas moins de six averses majeures dans les sept dernières années.
Par la suite, une quinzaine de résidents ont posé leurs questions ouvertement aux spécialistes Jean Audet, directeur du service des infrastructures, et Yvon Desjardins, chef du service des travaux publics. Le mécontentement régnait dans la voix des Aylmerois puisque, depuis le déluge de 2011, ils disent attendre que les experts de Gatineau résolvent leur problème. «Nous prions et nous continuions de pomper», dit un citoyen de la rue René-Thérien qui a été lourdement affectée par les inondations.
La Ville indique que pour le moment, la solution est de débrancher les drains et poursuivre une analyse des fossés. Ce n’est pas suffisant selon les sinistrés. «On a fait toutes les recommandations, on pompe l’eau et elle revient chez nous. On ramasse toute l’eau de Wychwood. On ne sait pas quoi faire», plaint une résidente située dans un coin bas à l’intersection de la rue Hemlock et Juniper.
M. Audet et M. Desjardins ont avoué qu’ils ne peuvent pas modifier le réseau sans le remplacer au complet. Par contre, le maire Maxime Pedneaud-Jobin dit que la Ville a déjà un rattrapage de 1,3 milliard $ à faire en infrastructures, donc elle ne peut pas investir dans un nouveau système pour le moment.
Les experts ont pris en notes tous les commentaires et suggestions des gens réunis, mais ne pouvaient répondre à certaines questions comme annoncer un échéancier avec des plans d’action précis. «On veut des dates, demande un citoyen. On paye des taxes et on n’obtient rien.»
«Nous ne pouvons pas indiquer de dates si nous ne sommes pas certains de pouvoir les respecter», réplique le maire Pedneaud-Jobin.