LETTRE
Des groupes supplient Trudeau de réparer les failles de notre gestion nucléaire
L’Association canadienne des médecins pour l’environnement, le Regroupement pour la surveillance du nucléaire, et l’Institut sur la rivière des Outaouais ont écrit au premier ministre pour lui souligner que les normes de sécurité nucléaires ainsi que toute la gestion des questions nucléaires au Canada ne protègent pas adéquatement les Canadiennes contre les douzaines de polluants radioactifs dangereux provenant des installations nucléaires.
Les auteurs s’inspirent d’un récent rapport communiqué au gouvernement par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIÉA). L’étude par l’AIÉA a constaté que << la règlementation de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) ne répond pas adéquatement à toutes les exigences fondamentales de sécurité de l’AIÉA.>>
Voici les lacunes spécifiques soulignées par l’AIÉA:
- Le régulateur canadien a l’intention de permettre que les installations nucléaires à venir (comme les petits réacteurs modulaires) et les vieux réacteurs nucléaires radioactivement contaminés soient ensevelis et abandonnés sur place, une pratique explicitement rejetée par l’AIÉA;
- l’AIÉA n’a trouvé « aucune trace... d’une politique ou d’une stratégie gouvernementale de gestion des déchets nucléaires » ;
- la législation nucléaire canadienne n’exige aucune justification des risques de radiation de la part des installations nucléaires;
- le système canadien de gestion du transport des matières radioactives ne se conforme pas à la règlementation de l’AIÉA;
- les présentes règlementations et celles proposées ne protègent pas adéquatement les travailleuses, étudiantes et apprenties enceintes contre les risques de radiation; elles permettent des doses quatre fois plus élevées pour les travailleuses du nucléaires enceintes que les normes de l’AIÉA.
L’empressement du Canada à promouvoir et à investir dans les petits réacteurs modulaires est mal avisée tout particulièrement du fait que ces réacteurs ont été exemptés d’une évaluation environnementale. Ces réacteurs vont produire des déchets radioactifs de toutes sortes, et il n’y a aucune politique de gestion à long terme. Alors qu’il n’y a pas besoin de « justifier » les exposition aux radiations en provenance de ces nouveaux réacteurs, les entrepreneurs et les provinces peuvent s’y engager sans vraiment se soucier d’alternatives plus rapides, moins dispendieuses et à moindres risques pour réduire les émissions de carbone.
La lettre attire également l’attention aux problèmes énumérés dans la Pétition environnementale 427 à la vérificatrice générale du Canada. On y trouve (1) une législation périmée et inadéquate, (2) une surveillance gouvernementale inadéquate, (3) une absence des freins et contrepoids, (4) un manque total de politique fédérale en matière de déchets nucléaires et de démantèlement de réacteurs, et (5) le problème du parti pris de règlementation de la part de la Commission canadienne de sûreté nucléaire.
Dr. Gordon Edwards,
Regroupement pour la
surveillance du nucléaire
Ottawa
Dr. Ole Hendrickson,
Institut sur la rivière des Outaouais
Renfrew