Projet de dépotoir de déchets radioactifs à Chalk River
Des mobilisations de grande envergure
Plus de 200 citoyens de partout en Outaouais se sont donné rendez-vous à la Maison du citoyen, le dimanche 18 novembre, pour en apprendre plus sur le projet de dépotoir de déchets nucléaires à Chalk River (évalué à 600 millions de dollars). La rencontre fut organisée par l’organisation Action Climat Outaouais (ACO). Des experts étaient présents pour répondre aux questions citoyennes.
C’est le conseiller municipal Cédric Tessier, district de Hull-Wright, qui représentait le maire; les conseillers Mike Duggan et Audrey Bureau étaient aussi présents.
C’est en 2017 que les laboratoires nucléaires canadiens ont proposé un dépotoir de déchets nucléaires de grande dimension à Chalk River. Les groupes citoyens craignent qu’une fuite radioactive contamine l’eau de la rivière des Outaouais et, par le fait même, prive des milliers de gens de la région d’eau potable.
Les organisations Garde-rivière des Outaouais, le Conseil régional de l’environnement et du développement de l’Outaouais, le Ralliement contre la pollution radioactive et Action climat Outaouais étaient quelques-uns des groupes présents à la rencontre. Ils sont tous fermement opposés au projet proposé. Ils voudraient bien que le projet ne se fasse pas à l’endroit souhaité, mais plus loin de la rive.
Patrick Nadeau, président de Garde-rivière des Outaouais, se dit préoccupé par le projet. « Les déchets vont être exposés directement à l’eau », dit ce dernier.
La Ville se dit inquiète
Gatineau ne dit pas qu’elle est opposée au dépotoir de déchets nucléaires, mais qu’elle a des inquiétudes -- précisées dans une résolution du conseil municipal d’octobre 2017. Le maire Pedneaud-Jobin précise que la Ville n’a pas une expertise assez développée en nucléaire pour pouvoir prendre une décision finale au moment présent.
La conseillère Audrey Bureau trouve dommage que, dans le plan de gestion de l’eau de la Ville, aucune ressource ne soit attribuée à garder un œil sur le dossier de Chalk River.
Depuis plus de 50 ans, des déchets radioactifs sous toutes leurs formes s’échappent de l’ancien centre de recherche de Chalk River. Bien que la Ville se situe en Ontario, à une centaine de kilomètres d’Ottawa, les déchets qui émanent de l’ancien centre affectent l’Outaouais au grand complet, mais plus particulièrement la rivière des Outaouais.
La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) et le gouvernement fédéral assurent que l’élimination de tous les déchets radioactifs s’effectue « de manière sécuritaire et respectueuse de l’environnement ». Les laboratoires de Chalk River sont la propriété des laboratoires nucléaires canadiens (LNC). Ils comprennent divers déchets de réacteurs et de production d’isotopes. Les sols y sont contaminés et les déchets y sont externes. Les laboratoires actuels sont en exploitation et le stockage est sous surveillance.
La Ville rédigera un rapport sur le projet proposé à Chalk River avec la Commission métropolitaine de Montréal (CMM) au courant de l’hiver 2019. Le rapport sera soumis à la CCSN.