LETTER
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Des travailleuses du sexe dénoncent les impacts du couvre-feu
Des travailleuses du sexe militantes au Comité autonome du travail du sexe (CATS) dénoncent les impacts délétères du couvre-feu sur leurs conditions de travail et de vie. Après 21 mois de pandémie, elles craignent que cette mesure accentue la répression à leur égard et crée davantage de précarité économique et de violence. Elles revendiquent plutôt la décriminalisation complète de leur travail, afin de pouvoir mettre en place des stratégies pour réduire les risques de propagation du virus efficacement.
Suite à l’annonce du couvre-feu le 30 décembre dernier, plusieurs travailleuses du sexe se demandent comment elles vont faire pour travailler et payer les factures. C’est le cas d’une militante du CATS qui travaille dans un salon de massage: Les heures d’ouverture ont été réduites, ce qui fait qu’il y a moins de clients et moins de plages horaires pour travailler. On est consciente de l’ampleur de la crise, mais en bout de ligne, on a encore un loyer à payer! Plusieurs TDS n’ont pas eu accès aux aides financières d’urgence telle que la PCU et la PCRE depuis le début de la pandémie, dû à la criminalisation de leur travail. Des mesures comme le couvre-feu, ça accentue la répression policière à notre égard, surtout pour celles qui travaillent à l’extérieur.
La décriminalisation nous permettrait d’avoir accès aux droits du travail. Ça ferait en sorte que nos milieux de travail reçoivent des recommandations de la part de la santé publique comme dans les autres industries et qu’on puisse dénoncer nos employeur.euses quand iels ne s’y plient pas, comme c’est le cas en Nouvelle-Zélande où le travail du sexe est décriminalisé!
Rappelons qu’un collectif de spécialistes universitaires dénonçait que Québec n'a commandé aucune étude sur l’efficacité du couvre-feu de l’année dernière. Ces derniers soulèvent également les conséquences de cette mesure sur la santé mentale de la population en général et les risques pour la sécurité des femmes, personnes migrantes, itinérantes, racisées, travailleur.euses du sexe et utilisatrice de drogues.
Comité Autonome du travail du sexe
Tiohtià:ke ( Montréal )