LETTRE
En réponse à Mme Micheline Lemieux sur la bibliothèque Lucy Faris dans l’édition du 13 février
D’abord, la décision de démolir l’édifice de la Place des pionniers n’est pas sur le point d’être prise, car elle a déjà été entérinée par le conseil municipal et ce, de façon publique le 28 juin dernier. Comme vous le savez, vous pouvez revoir ce débat et la présentation des services municipaux à ce sujet, sur le site internet de la ville.
D’ailleurs, dans les jours précédents, les conseillers municipaux d’Aylmer ont donné des entrevues dans les médias pour aviser les citoyens, de la tenue à venir de ce débat. Votre association a choisi de ne pas être présente à cette rencontre du conseil municipal, ou encore de ne pas exprimer d’opinion dans les semaines précédentes ou encore, dans les semaines suivantes.
Vous demandez une consultation citoyenne. Il faut rappeler la chronologie de ce dossier pour y répondre. En 2013, la ville a tenu pendant deux mois, des consultations sur le plan de déploiement des bibliothèques. En 2014, les résultats de cette consultation ont été présentés au conseil municipal. C’est ce plan qui a permis de déterminer les besoins pour la bibliothèque Lucy Faris. Entre 2014-2017, plusieurs ont été regardés pour la bibliothèque Lucy-Faris. En 2017, la décision est prise d’envoyer la bibliothèque au Parc Paul-Pelletier. À la fin 2017, les nouveaux conseillers en poste indiquent au conseil que l’option du déménagement doit être écartée. Finalement, en juin 2018, après quatre ans à étudier les scénarios, le conseil décide de démolir la Place des pionniers pour une reconstruction. Il s’agit toujours du même plan de déploiement des bibliothèques que nous tentons de mettre en œuvre suite aux consultations publiques !
Bien que ce bâtiment construit en 1988 soit un bel exemple d’une intégration architecturale harmonieuse avec le caractère patrimonial du secteur, on ne peut pas affirmer qu’il a une grande valeur patrimoniale.
Vous avancez aussi des arguments d’écologie. Étant moi-même une grande défenderesse du développement durable, laissez-moi exprimer mon très grand scepticisme quant à cet argument qui m’apparait non fondé. Quel est le coût environnemental de chauffer et d’entretenir un bâtiment vide à 25% pendant des dizaines d’années? Quel est le coût de rapiécer un bâtiment pour le conserver uniquement un autre 15-20 ans ? Vous n’êtes pas sans savoir que l’intention de la ville est de remplacer ce bâtiment par un bâtiment respectant de hauts standards éco énergétiques, voir une certification LEED. D’ailleurs, les conseillers municipaux d’Aylmer se rendront dans les prochains jours à Varennes, pour une visite de leur bibliothèque auto-suffisante en énergie, afin de s’en inspirer.
Vous parlez faussement de matériaux qui seront tous envoyés à l’enfouissement. L’enfouissement des matériaux de construction sera interdit à Gatineau en juillet 2019.
Il y a quatre notions qui sont fondamentales pour les conseillers municipaux d’Aylmer et que vous ne mentionnez pas. Premièrement, il faudra trouver une façon de mieux informer et travailler ce dossier avec les commerçants. Nous voudrons certainement minimiser les impacts de cette démolition qu’ils pourraient devoir subir. Deuxièmement, il y a présentement un manque criant de locaux pour les organismes communautaires, il faudra tenter de répondre à ce besoin avec le futur édifice. Troisièmement, il faudra voir à assurer un service de bibliothèque dans le secteur Aylmer durant la transition. Quatrièmement, il sera important de bien guider les architectes dans les l’édification d’un nouveau bâtiment qui respectera cette insertion patrimoniale. Un concours architectural serait le bienvenu.
Voilà nos préoccupations, que nous avons à maintes reprises essayées de vous signifier de vive-voix.
Audrey Bureau
Gilles Chagnon
Mike Duggan