Entrepreneuriat : Gatineau fait mieux que Montréal, Québec et Ottawa
Le classement 2018 de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a été dévoilé le 3 avril. Gatineau figure au 28e rang parmi les 125 agglomérations à l’étude en ce qui a trait au démarrage ou à l’accroissement d’une entreprise, devant la métropole, Québec ainsi que son voisin ontarien.
Concernant les grandes villes canadiennes ayant une population de plus de 150 000 habitants, Gatineau se classe au 5e rang sur 31 villes. Pour celles-ci, c’est Kelowna (Colombie-Britannique) qui détient la position de tête.
Pour le classement général, c’est la Ville de Whitehorse (Yukon) qui trône au sommet. Le dernier classement de la FCEI remonte à 2016, où Gatineau avait terminé au 49e rang.
Point essentiel, selon la FCEI, les plus petites municipalités du Canada performent mieux que les grands centres étant donné un fardeau fiscal moins imposant et des réglementations moins strictes.
Le directeur principal de la recherche nationale à la FCEI, Simon Gaudreault, déclare que l’entrepreneuriat au Québec se porte mieux depuis 2018. « Le fait que le poids des taxes scolaires soit réparti également entre les bâtiments résidentiels et non résidentiels au Québec a également contribué à la bonne performance de nombreuses villes québécoises dans cette nouvelle édition de notre rapport », mentionne ce dernier.
Au Canada, les municipalités se portant le mieux en ce qui concerne l’entrepreneuriat sont celles réduisant le ratio entre les impôts fonciers commerciaux et résidentiels. M. Gaudreault précise que ce ratio peut être de 4 fois et demie dans certaines villes. Selon ce dernier, le ratio d’impôt commercial/résidentiel est souvent plus élevé dans les grandes villes, mais plus faible dans les banlieues proches. Pour Gatineau, la taxation des immeubles commerciaux représente 3 à 4 fois le taux résidentiel, tel que rapporté par la chambre de commerce de Gatineau (CCG).
Les aspects pris en compte dans le classement
Pour évaluer la santé entrepreneuriale des municipalités, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a donné un indice aux municipalités du pays. L’indice est composé de 13 indicateurs regroupés dans trois catégories, soient : la présence, la perspective et les politiques. L’indice en question est calculé selon une note relative sur 100. « La concentration d’entrepreneurs, le démarrage d’entreprise, le niveau d’optimisme et de réussite ainsi que les politiques fiscales et réglementaires font partie des indicateurs étudiés », note la FCEI. Pour l’édition 2018 du classement, l’organisme a décidé d’ajouter le ratio entre la taxe scolaire commerciale/résidentielle et les revenus des travailleurs autonomes.
Contrairement au classement de 2016, la satisfaction à l’égard de la vie n’a pas été comptabilisée. La plupart des données ont été obtenues auprès de Statistiques Canada.
Entrepreneuriat à Gatineau et Aylmer
« Une série d’actions ont été initiées pour favoriser le développement des entreprises à Gatineau et d’autres sont à venir comme l’implantation d’un centre collégial de transfert de technologie (CCTT) en cybersécurité. L’adoption de résolutions omnibus afin d’alléger certaines exigences réglementaires a également pour effet de simplifier la vie aux entrepreneurs », a déclaré le conseiller municipal du Lac-Beauchamp et président de la Commission de développement économique de Gatineau, Jean-François LeBlanc.
Récemment, il y a eu expansion de l’École des entrepreneurs à Gatineau ainsi que la mise en place d’incubateurs et d’accélérateurs d’entreprises, y compris le Cilex, une compagnie aidant les entreprises dans leur virage numérique.
La chambre de commerce de Gatineau (CCG) dit être satisfaite par le classement. L’organisation est confiante que « plusieurs autres initiatives favorables à la prospérité de l’entrepreneuriat verront le jour au courant de la prochaine année afin que Gatineau se démarque encore plus ». L’organisation vante la Ville puisqu’elle trône au septième rang à l’égard des politiques entrepreneuriales des grandes villes.
Représentant plus de 110 000 petites et moyennes entreprises au pays, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante existe depuis 1971. La fédération en est à sa dixième édition du rapport Les collectivités entrepreneuriales.