LETTER
LETTRE
Fabriquons-nous des monstres ?
Une bande de jeunes de 8 à 17 ans intimident et agressent physiquement des enfants et des adolescents à Aylmer. Ils sont en colère et n’ont peur de rien ni de personne. Ils savent que la police ne fera pas grand-chose pour les arrêter. Ils s’arment de bouts de bois ou frappent à coups de poings et à coups de pied.
Que veulent-ils ? Ce n’est pas évident. Ils ont recours aux insultes homophobes et racistes. Ils s’attaquent à des enfants de toutes les couleurs, le jour comme en soirée. La police a été appelée à de multiples reprises mais elle conclut à des ‘’chicanes entre jeunes’’. Cela n’a rien à voir. Des enfants et des familles sont traumatisés. Une peur sourde s’est installée. La sidération aussi. On partage un sentiment d’impuissance muette. Les marcheurs changent de direction à l’idée de devoir les croiser. Les aînés vont devoir apprendre à fermer leurs portes à clé.
Sont-ils vraiment des monstres ? Leurs actes sont monstrueux et traumatisants. Ils blessent des enfants et laissent des séquelles dont on ignore encore la nature. Peut-être ont-ils semé les graines de la perpétuation de la violence faite aux enfants chez leurs victimes…
Quelle est la solution au problème qui est déjà installé depuis plusieurs années ? Une structure sociale qui puisse repérer, tendre la main et accompagner les familles de ces enfants en colère. Quels sont les obstacles de création d’une telle structure d’aide ? La volonté politique essentiellement.
Nous ne fabriquons la monstruosité que lorsque nous la regardons agir et que nous faisons comme s’il n’y avait rien à y faire. Cela nous regarde tous. Tous les enfants sont nos enfants. Nous leur passons des messages forts, que nous agissions ou que nous restions prostrés.
Dans quel genre de communauté voulez-vous vivre ?
Malika D.
Aylmer