Face à la grogne, Québec allège les coupes en éducation
Carl Hager
QUÉBEC — En juin dernier, le gouvernement du Québec a de nouveau exigé d’importantes compressions budgétaires dans les commissions scolaires publiques de la province. En décembre 2024, celles-ci avaient déjà été contraintes de réduire leurs budgets en cours d’année. Cette fois, le gouvernement réclamait 570 millions de dollars de coupes pour l’année scolaire 2025-2026, déclenchant une vague d’indignation publique et une pétition massive. Résultat : les compressions ont été réduites à 30 millions de dollars.
Joanne Labadie, présidente de la Commission scolaire Western Québec (CSWQ), a déclaré : « Ce sont des gestes désespérés de la part du gouvernement. On commençait à peine à se sentir bien après la pandémie, et voilà qu’une nouvelle attaque est lancée contre la sécurité du système scolaire. Les élèves ont besoin de tout le soutien possible, et le gouvernement menace les services dont ils dépendent. Il nous faut des augmentations de budget et plus de ressources, pas des compressions. »
George Singfield, directeur général de la CSWQ, a indiqué que des économies sont recherchées par l’élimination de certains postes temporaires, le non-remplacement à la retraite, et la suppression du poste de technicien en loisirs, entre autres. « Nous avons subi une énorme coupe budgétaire l’année dernière et elle est maintenant récurrente. On nous interdit d’utiliser nos surplus, et nous devons produire un budget équilibré selon les nouveaux paramètres qui nous sont imposés », a-t-il expliqué au Journal.
Trouver des économies budgétaires n’est pas chose facile, car la majorité des budgets est liée à des conventions collectives négociées.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a affirmé que le but du gouvernement est d’inciter les commissions scolaires à gérer leurs budgets de façon rigoureuse, notamment en réduisant les dépenses administratives. « Le gouvernement a fait des investissements historiques en éducation, et nous voulons que les services aux enfants demeurent intacts. »
Les commissions scolaires anglophones, regroupées au sein de la QESBA, poursuivent actuellement le gouvernement en justice au sujet de leur autonomie financière, notamment en ce qui concerne les surplus. À un an des élections provinciales, plusieurs craignent que le gouvernement tente de s’approprier ces surplus pour améliorer son propre bilan financier.