LETTRE
Iniquité et discrimination dans les garderies ...
Un mouvement de fond s’organise en contestation des plus récentes décisions du gouvernement Legault en matière de services de garde.
Quelques semaines à peine après la mise à jour économique du ministre des Finances Éric Girard, un groupe de parents, dont les enfants fréquentent un service de garde non subventionné, entreprend une série de moyens de pression pour dénoncer l’importante injustice et discrimination dont ils sont victimes.
En effet, l’annonce du retour au tarif unique de 8,25 $ par jour ne profite actuellement qu’aux bénéficiaires de places en CPE et garderies subventionnées, laissant ainsi de côté 25 % des parents québécois qui sont contraints, faute de place dans le réseau subventionné, de payer plus cher pour un service de garde non subventionné.
« À revenu familial égal, l’écart à payer par les familles peut dépasser 15 000 $ annuellement par rapport aux parents utilisant le milieu subventionné en plus de financer ce milieu par leurs impôts et les taxes payées. Donc, 25 % des parents du Québec payeront plus cher pour les mêmes services et payeront la facture deux fois. Cela nous apparait complètement inacceptable, injuste et discriminatoire, surtout pour un gouvernement qui s’est positionné comme l’allié des familles et des régions » souligne Brigitte Cardinal, instigatrice du mouvement et mère de trois enfants.
Les familles peuvent valider leur écart de coût sur le site de Finances Québec, selon leurs revenus et le nombre d’enfants en service de garde.
Les sous-investissements chroniques dans les services aux 0-5 ans ont amené le développement d’un important réseau de garderies non subventionnées pour pallier le manque de places en garderie et répondre aux besoins des familles. Cependant, cette option devient trop onéreuse pour beaucoup de familles.
Avec cette option, une jeune famille de la petite classe moyenne comme la mienne qui fait environ la moitié du revenu de la famille du ministre Mathieu Lacombe, faute de pouvoir gagner à la loterie qui est d’obtenir une place en service de garde subventionnée et contrainte de retourner au travail après un congé de maternité, doit payer plus de mille dollars ($ CA) par mois en service de garde non subventionnée. Ainsi, avec 50 % du revenu de la famille du ministre Lacombe, ma famille paierait cinq fois plus cher que la sienne pour faire garder mon poupon de seize mois, tout en finançant la subvention des services de garde du garçon du ministre. Quel spectre d’appauvrissement des familles de la classe moyenne québécoise!
Le Regroupement de parents utilisateurs de garderies non subventionnées a reçu l’appui de Mme Jennifer Maccarone, députée de Westmount–Saint-Louis et porte-parole de l’opposition officielle en matière de Famille, qui a déposé leur pétition à l’Assemblée nationale le 6 décembre dernier. La pétition est disponible en ligne depuis le
10 décembre et a déjà amassé 2 040 signatures en moins de 48 heures. Nous invitons tous les Québécois à signer cette pétition pour soutenir toutes les familles du Québec afin qu’elles bénéficient tous du même tarif à 8,25 $ pour les services de garde de leur choix. La pétition est accessible via le lien http://bit.ly/parentsfloues.»
Notons que la pétition demande le remboursement intégral de tout montant excédentaire à 8,25 $ pour frais de garde d’enfants, rétroactivement au 1er janvier 2019, sans égard au type de service de garde fréquenté par l’enfant.
Julio Mérisier,
ambassadeur de l’Outaouais
du Regroupement
des parents
Ottawa