Jean-Luc Brassard : le plaisir de faire du sport
Jean-Luc Brassard, ancien médaillé olympique en ski acrobatique, a voulu transmettre aux enfants que le plus important dans le sport est le plaisir, lors d’une une conférence à l’École du Vieux-Verger, le 20 décembre dernier. Ceci est dans le cadre du programme des ambassadeurs de l’esprit sportif qui tient une campagne contre l’intimidation. 40% des jeunes au Québec qui font du sport vont être victime d’intimidation par leurs coéquipiers.
« Nous voulons mettre le plaisir à l’avant-plan et non les résultats à tout prix, car ils nous génèrent énormément de pression. Quand on amène le plaisir, on cherche à se dépasser et tout se met en place par la suite. On n’a même plus à penser à être le meilleur. Par contre, si on se concentre seulement sur les notes, on croule sous le stress.»
Une leçon à apprendre
Sa carrière olympique a commencé en 1992 à Albertville en France. Le ski acrobatique faisait son entrée au Jeux-Olympiques (JO) cette année-là. Les médias accordaient donc beaucoup d’attention à ce sport et Brassard en profitait. « J’aimais être devant la caméra. Les gens me voyaient comme un des favoris pour remporter une médaille. Je m’imaginais déjà être populaire et rentrer au pays comme un héro. »
Vu qu’il était doué, tandis que les autres se pratiquaient, il prenait son temps, jasais avec les spectateurs et signait des autographes. Il a finalement terminé 7e à l’épreuve de bosses. «Je me demandais pourquoi je n’avais pas gagné. J’ai constaté que c’est parce que pendant que je jouais la vedette, les autres skieurs s’entrainaient. Aussi, je ne me suis pas assez amusé. J’ai essayé d’avoir un résultat et je n’ai pas mis l’emphase sur le plaisir. »
Deuxième chance
Le gagnant de 20 coupes du monde a beaucoup appris de cette expérience. Il avait la chance de se reprendre aux JO de Lillehammer en 1994. « Le boss des bosses » avait été qualifié numéro 1, donc le dernier à skier. Quinze minutes avant, le participant à quatre JO était extrêmement nerveux. Jean-Luc a alors décidé de ne pas prendre part à la descente finale, car il se sentait tout à l’envers et ne trouvait pas de solution pour s’en sortir. Quand il a annoncé la nouvelle à son entraineur, celui-ci lui a demandé : « Pourquoi fais-tu du ski?»
- Parce que j’aime ça.
- Alors, amuse-toi! »
Ceci lui a fait énormément de bien. « Quand je suis arrivé en bas, ça n’avait pas d’importance si je gagnais ou non, car j’étais fier de ma descente. » Ça a été le moment décisif de sa carrière. « Ça m’a permis de mettre de côté tout le superflu qui me bloquait et de simplement me concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire m’amuser. » Brassard a finalement remporté la médaille d’or.
Par après, le skieur a commencé à encourager ses adversaires. «Ils étaient bons eux aussi et c’était beau les voir descendre. Tout ça est la meilleure récompense de ma carrière sportive. Je ne me souviens pas de tous mes résultats, mais plutôt de mes amis.»
Il a présenté aux jeunes un cours vidéo résumant ses succès, dont sa victoire en 1994. « Après 25 ans, j’ai encore des frissons en regardant cette descente-là. Je suis vraiment fier. Tout ce que j’ai appris dans ma carrière sportive y est ressorti.»
Les enfants présents ont été inspirés par son message. «Il faut encourager ses adversaires, même si on compétitionne contre eux, a retenu un élève. Maintenant quand je vais jouer au ballon-chasseur, je vais féliciter mes adversaires, qu’on ait gagner ou perdu.
« Il faut toujours encourager les personnes qui nous côtoient, car on ne pourra pas réussir tout seul », souligne une autre.