LETTRE
Justin ou les larnes de crocodile
Stupéfaction aux Nations-Unies ! Kim Jong-Un, le méchant, l’horrible, le décrié dictateur de la Corée du Nord s’est adressé aux délégués (médusés) pour s’excuser d’avoir effrayé la planète avec ses essais nucléaires. Plus, il a reconnu avoir martyrisé son propre peuple et promis de s’amender en instaurant des mesures sociales bénéfiques sans précédent. Si vous avez cru un instant les lignes qui précèdent…
Premier discours de notre Justin nationale devant cet illustre aréopage international. Il y est allé d’une envolée oratoire toute de contrition sirupeuse. «Écoutez le monde, ce Canada que je représente aujourd’hui, n’a jamais été correct avec les autochtones tout au long de son histoire. Ce pays n’est qu’une longue histoire d’oppression des autochtones, de leurs droits bafoués, de leurs terres spoliées, de leur culture niée. Mea culpa, mea maxima culpa !»
Si j’étais autochtone, je ne suis pas certain que cette séance d’auto-flagellation de mon premier ministre adolescent me ferait un pli de plus sur la peau. Il n’est pas le premier politicien à venir essuyer des pleurs repentants sur les méchancetés passées et présentes de l’homme blanc envers les autochtones. Et après ? Ça change quoi ?
C’est bien connu : A white man speaks two tongues. On peut raisonnablement se demander si, en battant sa coulpe de la sorte au grand jour, au nom du Canada et tutti quanti, Justin Trudeau ne recherchait pas davantage de visibilité. Un selfie grandeur internationale à partir du podium de l’Organisation des Nations-Unies ! Avouez que l’occasion était belle à saisir, tentante à souhait pour un bellâtre narcisique comme notre premier ministre. Grand chef Justin depuis deux ans ne cesse de nous le prouver : il est capable du plus beau, du plus charmant sourire pour sa cour. Pourquoi ne serait-il pas tout aussi à l’aise côté larmes… de crocodile, devant les caméras du monde entier ?
Francois Brisebois
Aylmer / Gatineau