LETTRE
L’anglicisation systématique du Québec!
Le 12 avril 2019, l’Office québécois de la langue française (OQLF) lançait un rapport sur l’évolution de la situation linguistique au Québec. De ce rapport se dégage un malaise profond à l’endroit de l’Office comme si l’Office participait à l’anglicisation du Québec. L’OQLF a pratiqué lui-même l’illégalité en refusant de publier, comme l’exige la loi, un rapport « au moins tous les cinq ans » sur l’évolution de la situation linguistique. En outre, en ne s’élevant pas avec force pour contrer toutes les mesures d’anglicisation, l’Office participe à la bilinguisation et l’anglicisation systématique du Québec.
La vision de l’OQLF à voir notre français comme une langue minoritaire ou « une des deux langues ». Pour preuve, les données publiées dans ce rapport indiquent que l’accueil dans les commerces se fait de plus en plus en anglais ou de façon bilingue et que les Québécoises et les Québécois qui veulent un service en français doivent « le demander ». Une vision de minoritaires! C’est pourquoi, nous tenons à rappeler à l’OQLF que personne n’a à demander d’être servi en français.
En 2019, soit plus de quarante ans après l’adoption de la Charte de la langue française, un constant s’impose : L’anglicisation prolifère au Québec au point où les formules « Bonjour/Hi », « Merci/Thank You », « Fermé/Closed » et les « Press Nine » sont devenues courante.
L’Office confirme son échec et celui des gouvernements des dernières années en ce qui a trait à la francisation des entreprises et à la langue de travail, particulièrement chez la population immigrante. Près du quart de la population immigrante utilise plutôt l’anglais au travail. De surcroit, comment considérer comme une réussite le fait que 80 % des personnes « utilisent le français au moins 50 % de leur temps au travail »? Ouah « au moins 50 % » et les autres 20 %, soit pour un travailleur sur cinq, c’est encore moins que 50 %! Toute une réussite selon l’OQLF!
Concernant l’affichage à Montréal, l’OQLF reconnait que malgré des modifications réglementaires laxistes, et plus de quarante ans après la « loi 101 », il y a toujours une entreprise sur quatre qui affiche encore publiquement son illégalité.
En la langue d’enseignement, la situation est grave, car l’érosion se poursuit au niveau postsecondaire. Ainsi, entre 1995 et 2015, la proportion d’élèves passant du secondaire français au collégial anglais a doublé, passant de 5 % à 10 %, rassemblant ainsi plus de 60 % d’étudiants non anglophones. Des études collégiales en anglais conduisent directement à des études universitaires en anglais et à un travail en anglais.
En réponse à la détérioration évidente de la situation du français au Québec et à la complaisance de l’OQLF, Impératif français s’attend à ce que la ministre responsable, Nathalie Roy, prenne des engagements pour modifier la Charte de la langue française et apporter des changements profonds dans la culture organisationnelle de l’OQLF.
Jean-Paul Perreault,
Président Impératif français