LETTRE
La crise qui secoue le Groupe Capitales Médias
C’est avec consternation que l’Association de la presse francophone apprenait la décision du Groupe Capitales Médias de se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.
Le groupe de presse francophone publie six quotidiens dont le journal Le Droit, publication membre de l’APF et seul quotidien de langue française desservant, depuis 1910, la communauté franco-ontarienne de la ville d’Ottawa, la plus grande communauté francophone en situation minoritaire du pays.
La même journée, le gouvernement québécois annonçait une aide de 5 millions de dollars sous forme de prêt pour permettre aux six quotidiens de poursuivre leurs activités jusqu’à la fin de l’année et d’amorcer une restructuration.
L’APF déplore que le gouvernement ait été en mode réactif plutôt que proactif dans ce dossier. Comme plusieurs autres crises récurrentes ayant accablé le secteur de la presse écrite dans les dernières années, cette situation aurait pu être évitée si les divers paliers de gouvernement avaient travaillé conjointement avec le secteur pour se pencher sur des solutions viables et durables pour assurer l’avenir des journaux.
Plusieurs pistes de solution sont pourtant possibles, que ce soit par l’entremise de l’achat de publicités ou par de l’aide directe aux médias en taxant les géants du Web, exemptés de toute forme de taxation, qui vampirisent présentement le contenu de nos médias.
Ce qui se passe chez Capitales Médias est une preuve supplémentaire des énormes difficultés du secteur des médias. Et ce sera encore une fois les régions qui écoperont et perdront l’accès à une information régionale fiable et de qualité.
Une chose est certaine, l’heure est à l’action et surtout à la solidarité. Il est essentiel que les médias de partout au pays demeurent unis devant cette situation de crise qui menace les fondements de la démocratie sur laquelle est bâti le Canada.
Francis Sonier, Président
Association de la
presse francophone