LETTRE
La médiocrité
« État de ce qui se situe sous la moyenne » selon mon Larousse. La médiocrité est rarement dénoncée. Si on la remarque, on l’excuse ou on l’oublie aussitôt. Comportement médiocre ? Pas grave, passons à autre chose. Le Québec foisonne d’exemples de médiocrité. La médiocrité, c’est quand Céline Dion exhume son défunt mari pour le projeter en vidéo sur les médias sociaux afin de relancer sa carrière. La vedette affiche une complaisance répétée à étaler sa vie privée dans les médias : triste, manque de classe et absence de toute retenue.
Nombre d’humoristes québécois sans talent, produits à la chaîne comme des cannages par une triste et supposée École de l’humour, sont carrément médiocres. De grotesques individus : hirsute et vociférant comme un Bellefeuille enragé; grossier et insultant comme un Ward; insipides et incohérents comme les Denis Drolet se vautrent dans la médiocrité.
À Montréal, les commentateurs de hockey à l’enflure verbale et à l’éthique médiocre ne sont pas en reste. Ils idolâtrent des joueurs dénués de tout talent, décrivent les joutes de façon outrageusement partisane, aux seules fins de plaire à la main qui les nourrit : l’organisation des Canadiens de Montréal.
Médiocres aussi ces spectateurs en studio qui applaudissent bêtement à tout rompre quand le technicien lève la pancarte. Idioties exprimées ou commentaires insipides des invités au programme, ils claquent des mains béatement au signal donné en véritables moutons.
Sans oublier ces politiciens déconnectés et incompétents, ces fonctionnaires obtus et improductifs, ces recteurs aux dépenses somptuaires… Les journaux abondent des frasques de ces adeptes de la médiocrité récurrente.
L’expression parfaite de la médiocrité : la bêtise. Jacques Brel chantait : «Salut à toi Dame Bêtise ! Toi dont le règne est méconnu.» Je sais bien qu’il ne pensait pas au Québec en composant sa chanson, mais quand on pense à la médiocrité qui y prospère…
Francois Brisebois,
Aylmer/Gatineau