LETTRE
La montée de lait de nos humoristes
Le récent Gala des Olivier aura permis à nos trop nombreux humoristes québécois (ils prolifèrent comme les lemmings, cette sorte de petits rats…) de s’administrer une tape sur l’épaule pour se congratuler comme ils sont drôles et géniaux. Aussi et surtout pour se plaindre de la censure et des tourments qu’ils leur infligent. Devant les téléspectateurs québécois rivés à leur petit écran pour téter leur montée de lait annoncée à grands cris indignés.
Nos contestataires auraient dû embrasser à genoux ces frileux avocats ayant proscrit l’ouverture Nantel-Ward du Gala en question. En effet, sans cette interdiction, qu’en aurait-il été du Gala des Olivier cette année? Rien d’autre qu’une copie conforme du gala de l’an passé et de tous ses semblables probablement. L’événement devient redondant, non? Tandis que ce gala-ci, oh que voilà la superbe occasion pour nos drôles, grands chantres du c… et de la yeule (prononcé comme ça, c’est une coche plus vulgaire et donc plus drôle je suppose), d’envahir les foyers, de connaître leur heure de gloire au nom de la lutte pour la liberté d’expression… et de vendre plus de billets of course.
J’avoue peu de sympathie pour les Ward, Bellefeuille et Denis Drolet. J’aime croire qu’intelligence et humour vont de pair : à la façon Lemire, Anctil et Jean. J’ai peur que chez les trois premiers mentionnés l’intelligence fasse cruellement défaut, menant à une piètre qualité d’ humour, scatologique, criard et insipide. Mais, ces prétendus comiques continuent de faire recette : une bonne partie du peuple se plaît toujours à s’esclaffer aux blagues de m…, de c… et de yeule.
Vous aimez? Grand bien vous fasse! Vous en avez parfaitement le droit. Pour ma part le petit laïus plaignard et les malheurs de ces prétendus humoristes aux jeans usés ne m’arrachent pas un pleur, ils me font bien rire… pour une fois.
Francois Brisebois, Aylmer & Gatineau