Consultation publique :
La politique de reconstruction de Québec inquiète les victimes des inondations
Des centaines de citoyens se sont présentés à la consultation publique du 10 juillet au Palais des Congrès dans le secteur Hull pour discuter des nouveaux paramètres avancés par le gouvernement provincial concernant la reconstruction de maisons dans les périmètres d’inondation. Annoncé le mois dernier, le projet de décret indique que si plus de 50% d’une maison a été endommagée, les propriétaires ne pourront pas reconstruire. Ce pourcentage peut passer à 65% dans des « circonstances exceptionnelles ».
Lors de cette consultation, Guillaume Carle, Grand chef de la Confédération des peuples autochtones du Canada, a déclaré que « le premier ministre du Québec nous a menti. Nous avons entendu le premier ministre à la télévision nous dire qu’il n’obligera personne à quitter leurs maisons. »
Dans une lettre adressée aux ministres Martin Coiteux et David Heurtel, le maire de Gatineau Maxime Pedneaud-Jobin a indiqué qu’il “désire ne pas répéter les erreurs du passé, mais veut une vraie solution à court et long terme et que ce qui est actuellement proposé n’est pas acceptable.” Il continue en disant: “selon nous, la réponse du gouvernement ne reflète pas les promesses qui ont été faites et est inacceptable pour nous.”
Les résidents à qui on ne permettra pas la reconstruction pourront recevoir jusqu’à 200 000$ en compensation pour leur maison et 50 000$ pour leur terrain en autant qu’ils se relocalisent en dehors d’un périmètre d’inondation.
Le ministère des Affaires municipales a tenu 17 consultations publiques le 10 juillet à différents endroits au Québec. La directrice régionale Catherine Bellemare a dit que l’objectif était de recueillir de la rétroaction des résidents qui ont été touchés par les inondations historiques du printemps dernier. Cette rétroaction doit être présenté au ministre.
La province n’a toujours pas donné de détails quant à la reconstruction limitée et cette idée-même inquiète les résidents de la région de Gatineau où environ 1 400 maisons ont subi des dommages. La principale préoccupation des résidents est de savoir comment les fonctionnaires évalueront, précisément, le 50% de dommages.
Le ministère de la Sécurité publique procède actuellement à une évaluation post-inondation des propriétés. Plus tôt ce mois-ci, le Conseil municipal a demandé à la province d’attendre les résultats des évaluations avant de déloger les propriétaires de terrains considérés inondables dans les 20 prochaines années.
Selon Mme Bellemare, les terrains le long de la rivière des Outaouais seront divisés en trois zones : 50% de chances d’une autre inondation, 15% de chances et 1%. Les propriétaires dans la catégorie 50% ne pourront pas reconstruire.
Plusieurs résidents mécontents ont fait la file pour poser leurs questions et faire part de leurs préoccupations, mais ce n’est toujours pas clair comment et quand le plan de la province sera mis à exécution. Mme Bellemare a dit qu’il y aurait d’autres consultations à l’automne.
(Trad.: CB)