La température fait mal aux fermiers, au détail et au tourisme
Allyson Beauregard
Les températures très humides que nous avons connues cet été n’ont certainement pas encouragé les résidents et les visiteurs à profiter des activités estivales comme le camping, les promenades en bateau, la pêche et les sports d’été.
L’impression générale que nous avons reçue des quantités record de pluie n’est pas une illusion. Selon la source weatherstats.ca, il y a eu une importante augmentation des précipitations de pluie en mai, juin et juillet dans la Vallée de l’Outaouais. On a enregistré une augmentation de près de 400% au cours des trois derniers mois, avec 557,4 millimètres de pluie cet été comparé aux 149.6 mm de l’an dernier. Le pire mois a été juillet avec 249.8 mm, comparé à 57,2 mm l’an dernier.
Mais la mauvaise température semble avoir affecté plus que les résidents et désorganisé leurs plans. Les activités commerciales de plusieurs secteurs ont aussi été touchées.
Il n’est pas surprenant de constater que les opérations agricoles ont été difficiles durant l’été, autant en termes de durée de la saison de croissance que de qualité des récoltes.
« Le volume de la récolte de foin était excellent, mais il a été presque impossible de récolter au meilleur moment de la maturité. Quand le foin est récolté trop mûr, ses qualités en apport énergétique, en protéine et en digestibilité sont grandement réduites, ce qui fait chuter sa valeur. La production de lait et l’engraissement du bétail sont donc plus difficiles. De même, la diminution de la quantité de fécule dans le maïs peut en réduire la qualité alimentaire », déclarait un producteur laitier de Clarendon, Robbie Beck. Il faisait aussi remarquer que les récoltes de grain et de paille semblent n’avoir pas trop souffert des mauvaises conditions.
Pour les producteurs de maïs grain et de soya, les volumes des récoltes peuvent être diminués en raison de la plantation tardive : « Le volume final des récoltes dépend en grande partie des températures que nous allons avoir d’ici aux premières gelées. Le maïs et le soya ont semblé soumis à des stress importants, mais les températures plus ensoleillées et plus chaudes des trois dernières semaines semblent les avoir aidés à se rétablir », ajoutait M. Beck, soulignant les avantages d’un bon système de drainage étant donné les conditions de l’été dernier.
« Un été plus pluvieux est toujours mieux qu’un été trop sec, selon moi, concluait-il. Étant donné la mauvaise qualité des fourrages, il faudra acheter plus de suppléments, mais nous aurons suffisamment de volume pour nourrir nos troupeaux ».
Le commerce de détail n’est pas épargné
Les commerces de détail comptent sur les mois plus chauds pour augmenter l’achalandage par les visiteurs dans la région. Mais les mauvaises températures ont apparemment réduit le nombre des clients locaux et des visiteurs.
« Les affaires ont commencé plus tard qu’à l’habitude. À cause de la pluie et des inondations, les gens devaient faire des dépenses pour les réparations. Et les touristes ne se déplaçaient pas quand on annonçait de la pluie. Les amateurs de promenades en bateau étaient presque absents jusqu’au début du mois d’août. Je dirais que nous sommes deux mois plus tard que d’habitude », concluait Mme Sloan.
Chez Joanne’s Valu-Mart à Shawville, le printemps et l’été ont été plus difficiles, quoique son centre de jardinage ait connu un bon achalandage comparé à l’année dernière. « La température joue un grand rôle dans les comportements de tout le monde, fait remarque Joanne Dumouchel, ajoutant qu’il n’y a pas grand-chose à faire sauf de prendre « le bon avec le moins bon ». Elle espère que l’automne va durer plus longtemps. « Comme les fermiers, nous ne pouvons pas faire confiance à la température ».
Toujours à Shawville, Rhonda Meismer, propriétaire de Stedman’s V&S, a aussi remarqué une diminution de l’achalandage qui est dûe, selon elle, à la température et aux inondations du printemps. « On n’a pas eu beaucoup d’été, surtout en juillet. Et avec les inondations, les gens avaient moins d’argent à dépenser », plaisantait-elle.