LETTRE
Le changement commence dans ton jardin
Nous sommes arrivés à Aylmer il y a deux ans. Au départ, notre cour avant ne contenait que du gazon. Nous avons décidé d’aménager ce bout de terrain sans y mettre des frontières nettes. Aujourd’hui, plantes sauvages, plantes horticoles, fleurs comestibles et graminées s’y côtoient.
Suite à une plainte anonyme, un inspecteur de la ville de Gatineau nous a remis un avis d’infraction. En effet, selon le règlement 658-2010, l’herbe a plus de 20 cm de hauteur, la limite pour être considérée comme nuisible. Le règlement définit « herbe » comme tout végétal de petite taille dépourvu d’écorce. A ce titre, on peut se demander qui n’a pas chez lui de l’herbe nuisible.
Et d’ailleurs en quoi l’herbe de plus de 20 cm de haut est nuisible à la communauté. C’est le contraire : une végétation plus haute emmagasine plus de carbone et assure une meilleure rétention de l’eau. Une végétation diversifiée augmente la biodiversité, est propice à l’installation de plantes indigènes et nourrit les oiseaux, pollinisateurs et autres insectes.
La ville de Gatineau prétend être une ville verte et avoir à cœur les enjeux climatiques et de biodiversité. Il serait grand temps de changer cette règlementation obsolète. On devrait permettre aux citoyens qui le désirent de troquer leurs pelouses courtes pour un aménagement plus près de la nature.
Rosalinde Van Couwenberghe et Mathieu Fortin
Gatineau / Aylmer