LETTRE
Le droit au soleil
Une volée de marches en béton vous mène à la porte de ce qui ressemble à un abri antiaérien lugubre, semblable à ceux du blitz londonien en 1940. Vous êtes rue Robert Wright, au sous-sol du Centre des Services, où se situe le Centre de Jour relevant du Centre intégré des services sociaux et de santé de l’Outaouais (CISSSO). Ce Centre de Jour où, il y a de cela quelques mois, la haute direction du CISSSO décidait froidement d’y expédier, pour ne pas dire enfouir, les personnes handicapées antérieurement logées au Pavillon du Parc, rue Principale.
La raison de cet exode ? Installer des bureaux administratifs dans les locaux du Pavillon du Parc (toujours vacants depuis). À l’heure où plus que jamais notre société reconnaît le devoir de soigner et de respecter nos personnes démunies, cette coterie de décideurs choisit de privilégier l’installation de bureaux au détriment du bien-être d’humains en détresse.
Je n’ai pas l’intention de mâcher mes mots ici face à ces faisans dorés vautrés dans leurs fauteuils de décideurs à cravate. Ces bureaucrates du CISSSO représentent la lie des fonctionnaires bêtes et méchants aux cœurs habités par des statistiques, obsédés de rationalisme et imbus de leur statut. En reléguant ces personnes malheureuses dans ce bunker tout ciment où le soleil ne pénètre jamais, ils se rendent coupables de mépris odieux à leur égard. Ils les confinent dans ce sous-sol où ils seraient les premiers à refuser d’y prendre même une pause-café. Intolérable pour eux la haute gomme, mais fort acceptable pour des handicapés sans voix ?
Parents de ces personnes handicapées, interpellez votre député, allez jusqu’au ministre de la Santé au besoin, mais sortez vos enfants de ce trou où on les enferme honteusement… et redonnez-leur le droit de jouir du soleil quotidien. Comme tout le monde.
Francois Brisebois
Aylmer