LETTRE
---- Le Plan pour une économie verte
Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais, le professeur Jérôme Dupras, se dit déçu des propositions rassemblées dans le Plan pour une économie verte (PEV) présenté par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette.
Premier constat: le plan pour une économie verte ne permettra pas d’atteindre les cibles de réduction des GES fixées par le Gouvernement du Québec. Malgré l’urgence de la situation, le consensus scientifique et la diversité des solutions envisageables, le PEV ne pourra contribuer qu’à l’atteinte d’environ 40% des objectifs d’ici les 10 prochaines années », déplore Jérôme Dupras.
Misant prioritairement sur l’électrification des transports, le PEV est essentiellement constitué de solutions axées sur le développement économique, davantage que sur le climat et la protection de la nature.
Parmi toutes les solutions ignorées, on retrouve les solutions naturelles. À l’échelle mondiale, près du tiers des efforts requis pour l’atténuation des changements climatiques et pour limiter la hausse globale des températures à 2°C degrés d’ici 2030 passent par des solutions basées sur la nature, soit la protection et la restauration de milieux naturels pour stocker le carbone. En ce qui a trait à la séquestration du carbone, ces mesures sont considérées comme étant plus économiques (jusqu’à 10 fois moins onéreuses) et efficaces que les nouvelles technologies.
Encore une fois, les solutions naturelles sont reléguées au second plan alors qu’on sait très bien, basées sur plusieurs études scientifiques, qu’elles constituent une solution optimale, à la fois d’un point de vue de la résilience environnementale, de l’acceptabilité sociale et de la rentabilité économique.
Gilles Mailloux, UQO
Gatineau / Ripon