LETTRE
Les Filles de Caleb se révoltent
Faut-il s'étonner que les membres du Syndicat de l'enseignement de l'Outaouais aient voté à plus de 90 % en faveur de la grève?
Le gouvernement Couillard veut nous ramener à l'époque où au Québec on se faisait un point d'honneur de payer un salaire de misère à l'enseignante du village tout en lui coupant son allocation de bois de chauffage pour l'hiver.
Les enseignantes sont, avec les infirmières, les travailleuses les moins bien payées du Québec eu égard aux compétences requises pour exercer leur profession et aux lourdes tâches et responsabilités qui sont les leurs.
Face à la problématique des classes trop nombreuses qui comptent de plus en plus d'élèves en difficultés, à la diminution constante des ressources d'aide et à un désengagement marqué de nombreux parents à l'égard de l'éducation de leurs enfants, les enseignantes sont déjà à bout de souffle, comme en témoigne le nombre croissant de cas d'épuisement professionnel.
Plutôt que de tenter de remédier à cette regrettable situation, le gouvernement Couillard a le culot de proposer un gel des salaires assorti d'une augmentation de la tâche des enseignantes.
Comment le premier ministre Couillard peut-il affirmer sans rire qu'il se préoccupe de l'avenir des jeunes tout en réduisant honteusement les sommes consacrées à l'éducation?
Monsieur Couillard, qui pourra occuper les emplois spécialisés que vous nous promettez avec votre fameux Plan Nord, si toute une génération d'élèves est privée de l'éducation de qualité à laquelle elle a droit?
Évitons de replonger à l'époque de la Grande Noirceur.
Bernard Cournoyer
Gatineau