Les élus adressent les chiens de type pitbull
Bien que les chiens de type pitbull ne soient pas interdits sur le territoire gatinois, plusieurs élus municipaux jugent que la réglementation sur les chiens potentiellement dangereux n’est pas suffisamment respectée. Ils soulignent par contre que la réglementation dans son ensemble est complète. L’application de la réglementation est la problématique.
Lors du comité plénier du 4 décembre, l’Administration a fait un état de la situation quant à la réglementation de la Ville pour ces chiens et la loi provinciale 128, qui aura de nouvelles dispositions au printemps 2019.
Durant la période estivale, pour s’assurer que la réglementation est respectée, il y a trois préposés aux animaux en fonction qui sont responsables de toute la ville. Deux préposés sont actifs le restant de l’année. Les surveillants de parc peuvent faire de la prévention sans émettre de constats. Une possibilité serait que le personnel dans les parcs pourraient donner des contraventions.
Il y a eu 91 cas de morsures de chiens en 2018, dont 56 par des pitbulls, selon la Ville. En 2016, il y en avait eu 24; en 2017, 33 morsures/attaques.
En 2016, plusieurs villes avaient manifesté leur intention de bannir les chiens de type pitbull. Le 15 juin 2016, la Commission de la sécurité publique de la Ville avait suggéré de bannir cette race de chiens, mais sans succès.
Il est difficile d’identifier clairement les races de chien, de plus, la Ville dit ne pas avoir les ressources pour faire respecter la réglementation.
« Malheureusement, on voit que ça ne fonctionne pas, il va falloir agir un peu plus sévèrement s’il le faut », dit Jocelyn Blondin, du district Manoir-des-Trembles-Val-Tétreau. Ce dernier est en faveur d’abolir tous les chiens potentiellement dangereux. « Je veux aller plus loin parce que je ne veux pas être témoin de d’autres accidents », soutient Louise Boudrias (district du Parc-de-la-Montagne-Saint-Raymond).
« Je crois beaucoup à la réglementation en place», répète le conseiller de Lucerne, Gilles Chagnon; « le problème est qu’elle n’est pas respectée ». Mme Amyot, conseillère de Limbour a dit: « C’est un privilège de se promener avec son chien, mais c’est un droit d’être en sécurité dans les rues de notre ville ».
Le projet de loi 128 (provincial) a été adopté en juin 2018. Le projet n’interdit pas les pitbulls et indique qu’aucun chien n’est jugé comme potentiellement dangereux de par sa race. Des nouvelles dispositions devront être adoptées -- par exemple, que tout chien de 20kg ou plus devra en tout temps être sous le contrôle d’une personne capable de le maîtriser.
Il n’est pas prévu que les nouvelles dispositions de la loi 128 allouent plus de ressources financières aux municipalités.
La réglementation municipale
À Gatineau, les chiens jugés comme potentiellement dangereux ne sont pas seulement les pitbulls, mais aussi le Staffordshire Bull Terrier, l’American Staffordshire Bull Terrier et les races croisées ayant les caractéristiques semblables à l’une de ces races de chiens. Les chiens qui sont à l’origine d’une déclaration de culpabilité (morsure, attaque, agressivité) sont aussi considérés comme potentiellement dangereux. La réglementation actuelle indique que le propriétaire de tel chien doit le stériliser, le vacciner contre la rage et l’identifier à l’aide d’une micropuce et/ou d’un tatouage d’identification.
En plus de cela, le propriétaire doit suivre et réussir un cours de dressage et obéissance avec son animal et avoir à l’extérieur de son logement une affiche signée Attention-Chien potentiellement dangereux. L’animal doit être maintenu dans un bâtiment où il ne peut sortir. Même chose en ce qui a trait à son enclos, qui doit être sécuritaire. Lorsque ce dernier prend une marche, il doit avoir une muselière et une laisse de deux mètres ou moins.
À Gatineau, le chien potentiellement dangereux ne peut en aucun cas circuler dans un parc municipal, un sentier récréatif, un terrain de jeux municipal ou une aire d’exercice canin.