Les optométristes du Québec défient l'ordre ministériel

Darlene Pashak

En réponse aux 90% des optométristes du Québec qui prévoyaient quitter la RAMQ en raison des faibles taux de remboursement, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a émis un arrêté ministériel le 16 février dernier pour que les services se poursuivent. L'Association des optométristes du Québec (AOQ) a déclaré que les optométristes fournissent toujours des services aux patients. De plus, l'AOQ a déposé une demande de contrôle judiciaire devant la Cour supérieure lui demandant d'invalider cette décision.

Dans le Pontiac, le manque de services optométriques se traduit par la longue distance à parcourir pour recevoir des soins oculaires par le biais du système de la RAMQ. Pour certaines personnes, les frais de déplacement jusqu'à Gatineau sont trop élevés, mais Pauline Belland, de L'Isle-aux-Allumettes, indique qu'elle et son mari sont prêts à se rendre à Alymer pour avoir accès à des soins oculaires gratuits.

Lorsqu’elle a appris que le gouvernement remboursait les optométristes à un taux inférieur à celui du marché, Mme Belland s’est dite compatissante et a exprimé l'avis qu'un salaire convenable pour le travail professionnel est important.

L'échec du gouvernement à négocier avec les optométristes signifie que les aînés qui ont des revenus fixes pourraient être à court d’argent et contraints de devoir choisir entre payer leurs soins oculaires ou d’autres factures urgentes, tandis que les enfants de moins de 18 ans n'auraient peut-être pas accès aux services nécessaires.

La clinique Miosis à Aylmer aurait avisé ses patients que les rendez-vous pour les aînés et les enfants ne seraient plus disponibles après le 26 mars.

La clinique n'a pas retourné les appels de vérification de ce reportage et l'AOQ a maintenu que « jusqu'à ce que l'arrêté ministériel soit déclaré invalide par le tribunal, les optométristes continueront de servir leurs patients, comme d'habitude ».

Les efforts visant à obtenir la position du gouvernement du Québec auprès du bureau d'André Fortin ont également échoué.

(TR. ES)