Sécurité à l’angle des rues Raton-Laveur et Front
Les résidents du Vieux-Moulin en colère
En circulant à pied à l’angle des rues Raton-Laveur et Front, le 2 novembre en matinée, un homme dans la trentaine a été happé par une automobile. Le chauffard a pris la fuite instantanément. Dans la foulée de l’événement, les résidents du quartier s’inquiètent quant à la sécurité sur l’artère. Les marcheurs doivent emprunter un passage piétonnier pour traverser la rue Front.
L’association des résidents du Vieux-Moulin est troublée et veut que la Ville agisse au plus vite. Les membres témoignent que ce n’est qu’une question de temps avant qu’un autre incident de la sorte se produise.
Sandra Lemaire est présidente de l’association des résidents du Vieux-Moulin. Selon elle, la mise en œuvre de mesures sécuritaires par la Ville est un long processus. Il est difficile de faire trop d’ajustements sur la rue Front, compte tenu du fait qu’une partie de l’artère est considérée comme une route d’urgence entre le chemin Klock et le boulevard des Allumettières. Cependant, l’association veut des solutions au plus vite.
« Nous avons fait des recherches et d’après le ministère du Transport du Québec, des coussins de ralentissement peuvent être ajoutés sur des routes d’urgences », dit Mme Lemaire.
À court terme, des changements ne sont pas à prévoir puisque la police enquête toujours sur le délit de fuite. Tant que c’est le cas, même la Ville ne peut prendre des actions concrètes.
Amanda Donovan est résidente du secteur et mère de famille. Elle se dit très préoccupée par la sécurité des piétons. « Nous faisons des plaintes et appelons au 311, mais rien ne se produit », dit-elle. « Il devrait y avoir plus de présence policière dans le secteur », ajoute la résidente. Siobhan McSharry Lefebvre habite aussi à quelques mètres de l’intersection. Elle témoigne que peu d’automobilistes ralentissent aux abords de l’intersection.
L’association a fait faire un plan local de déplacement avec Mobio, finalisé en 2017. L’association des résidents travaille en collaboration avec la Ville. « Il y a tellement de recommandations qu’il faut prioriser dans tout cela», témoigne la présidente de l’association des résidents.
Bon nombre d’écoliers empruntent ce passage piétonnier. La limite de vitesse sur Front est de 40 km/h. L’association demande que la limite soit descendue à 30km/h. L’intersection piétonnière n’est pas suffisamment éclairée et visible, selon les résidents du quartier de Lucerne.
Pour qu’il y ait une étude faite et que des solutions soient apportées, la Ville recommande aux citoyens d’appeler le centre d’appels non urgents 311. Cet été, pour remédier à la situation et inciter les véhicules à rouler moins vite, la Ville avait rétréci la rue Front avec une « avancée de trottoir ».
Les élus font confiance au bon vouloir de la Ville
Le conseiller municipal de Deschênes, Mike Duggan, laisse entendre que de réduire la limite de vitesse à l’endroit visé à 30km/h semble peu probable. Plusieurs avancent l’idée de possibles dos-d’âne sur l’artère pour forcer les chauffeurs à ralentir. « On ne peut pas changer l’artère sans des analyses », explique M. Duggan. Le conseiller attend la fin de l’enquête policière avant de se prononcer sur les circonstances qui ont mené au terrible incident du 2 novembre.
Gilles Chagnon est conseiller municipal du district de Lucerne depuis 2017. Il a approuvé une étude d’atténuation de vitesse cet été. Il se dit satisfait de l’avancée des trottoirs sur la rue Front. « En 2017, la Ville avait réfléchi à mettre un arrêt à l’intersection de la rue Raton-Laveur », dit ce dernier.
L’implantation d’un arrêt n’était pas justifiée à ce moment-là, selon la Ville. L’élu précise qu’il y aura un comptage fait dans les prochains jours pour évaluer l’achalandage de l’artère à l’endroit où il y a eu l’incident. L’administration pourra alors juger s’il est nécessaire d’y mettre un arrêt. Une étude de circulation est faite au coin des rues Raton-Laveur et Front parce que le 311 et le conseiller de Lucerne ont reçu amplement de plaintes. Ce dernier est conscient qu’il y a une problématique de vitesse sur la rue Front, comme à d’autres endroits à Aylmer. « On prend la sécurité de façon extrêmement sérieuse et à l’heure actuelle il y a révision de la situation », émet Gilles Chagnon.
Personne ne veut qu’un incident comme celui du 2 novembre se reproduise. Un délit de fuite représente non seulement une infraction au Code de la sécurité routière, mais aussi une infraction au Code criminel.
Depuis le 1er janvier 2018, la Ville a reçu 20 requêtes au 311 concernant la sécurité routière sur la rue Front, dont cinq directement reliées à l’intersection de la rue Raton-Laveur.