LETTRE
Lettre d’appui de la communauté franco-ontarienne
Le réseau Les Arts et la Ville souhaite manifester sans réserve son appui au mouvement de mobilisation de la communauté franco-ontarienne à propos de ses droits culturels et linguistiques, à la suite de l’abolition, par le gouvernement de l’Ontario, du Commissariat aux services en français et de l’abandon du projet d’Université de l’Ontario français.
Cette décision survient à peine quelques semaines après les élections provinciales au Nouveau-Brunswick, au cours desquelles on a assisté à la remise en cause du bilinguisme. Le réseau Les Arts et la Ville avait alors appuyé la position des organisations de la société civile et des gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick en faveur de la protection du bilinguisme et de la vitalité des communautés francophones et acadiennes.
Ainsi, nous souhaitons réaffirmer que le bilinguisme, au Canada, constitue une condition fondamentale du dialogue et de la paix sociale entre les communautés francophones et anglophones. Plus encore, nous souhaitons affirmer l’importance singulière de la fraternité francophone canadienne, qui ne représente pas un groupe linguistique parmi d’autres, mais plutôt le cœur battant de la spécificité culturelle canadienne. Les francophones de partout au Canada, Ontario compris, ont contribué à façonner les grandes institutions sociales, politiques et juridiques canadiennes.
De plus, la diversité des expressions linguistiques, artistiques et culturelles constitue un droit humain dont aucun gouvernement ne peut s’aliéner sans causer d’importants préjudices aux communautés concernées et à l’avancement des valeurs humanistes promues par les grandes instances internationales comme l’UNESCO et Cités et gouvernements locaux unis. Ainsi, il est essentiel que cette responsabilité gouvernementale se traduise dans des institutions fortes ayant la capacité d’agir pour la préservation et la promotion de la vitalité culturelle et linguistique de la communauté franco-ontarienne. En ce sens, il nous semble essentiel d’assurer l’avenir et l’indépendance du Commissariat aux services en français ainsi que la réalisation du projet d’Université de l’Ontario français. Ces institutions sont trop importantes ; leur sort concerne tous les francophones du pays, qu’ils soient de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick ou de toute autre province canadienne.
Le réseau Les Arts et la Ville
Montréal