LETTRE
N'ayez crainte!
Le Groupe des vingt (G20), composé de dix-neuf pays – dont le Canada – et de l’Union européenne, se réunira à Buenos Aires les 30 novembre et 1er décembre prochains.
Journaux et analystes patentés nous donneront l’impression d’ici là, comme d’habitude, que ces chefs d’État risquent encore une fois de ne pas trop s’entendre sur certaines questions lors de ce grand sommet du capital.
Pourtant, n’ayez crainte ! Parce qu’ils s’entendront tous comme larrons en foire, soyez-en sûrs d’avance, sur tout ce qui compte vraiment :
- laisser la destinée du monde entre les mains des riches, des banques et des multinationales;
- spolier les pays pauvres de leurs ressources avec tout l’arsenal nécessaire de mesures économiques, politiques et militaires pour les assujettir complètement, anéantir leur marche vers la démocratie et la justice ;
- maintenir la démocratie à l’état embryonnaire dans les pays riches et en détruire le plus possible l’émergence dans les pays plus pauvres, d’une part par le contrôle privé et public de l’information et des sources de divertissement, d’autre part par la force et l’intimidation ;
- et empêcher coûte que coûte le partage des pouvoirs propre à ce que serait une vraie démocratie – ce que l’on appelle une démocratie participative – et le partage équitable des ressources et responsabilités qui en découleraient.
Que faire ? Eh bien commencer par le commencement ! La prochaine fois, plutôt que de parler de tout et de rien à nos proches et amis, parlons-leur de notre monde, de ce qui nous concerne, de justice sociale, d’égalité, d’environnement, de véritables démocraties. Parlons-leur et parlons-nous de ce qui compte vraiment pour nous et recommençons à semer le désir de changement.
Si puissant qu’ils puissent être, la faible minorité des possédants, j’en suis sûr, ne sera pas éternellement en mesure de maintenir le couvercle sur les espoirs en ébullition de la vaste majorité.
Bruno Marquis,
Gatineau