LETTRE
---- Promesses des armes d'assaut et des armes de poing
La promesse Liberal d'une interdiction totale des armes d'assaut est très positive, en plus d'être très précise, spécifiant que ces armes seront ou bien rachetées ou bien rendues complètement inopérantes. Ils promettent également d'interdire les chargeurs modifiables et d'éliminer les failles et échappatoires en lien avec les chargeurs pour les armes d'épaule qui sont théoriquement limités à cinq balles. En somme, en ce qui concerne les armes et accessoires de type militaire, les Libéraux proposent d'excellentes mesures.
Cependant, cela demeure des promesses, tout comme celles de 2015 et de 2019 qui n'ont pas été respectées. Nous espérons que les Libéraux expliqueront prochainement pourquoi, cette fois, ils devraient les croire. En effet, il y a deux ans, nous étions exactement dans la même situation.
Le plus inquiétant, c’est leur détermination de vouloir se décharger de la question des armes de poing et de lancer la balle à d'autres juridictions. Cette fois, il ne s'agit pas des municipalités, mais des provinces et, ce, malgré le fait qu'au moins trois provinces se sont déclarées contre l'interdiction des armes de poing, et qu'aucune province n'a exprimé son intérêt à le faire, y compris le Québec. C'est essentiellement un retour à la case départ.
Notre conviction est que sans intervention fédérale la prolifération exponentielle des armes de poing se poursuivra, et il sera bientôt trop tard pour renverser cette tendance.
Notre conclusion, c'est que que la sécurité des Canadiens en lien avec la violence commise à l'aide des armes de poing dépend maintenant de la position du NPD. Dans un contexte de minorité libérale par exemple, ce seront eux qui décideront si le gouvernement pourra transférer la responsabilité de contrôler les armes de poing aux provinces, puisque le Bloc québécois a déjà déclaré qu'il appuyait les interdictions provinciales. Nous espérons que, contrairement aux Libéraux, les néo-démocrates auront le courage politique d'assumer pleinement leur compétence constitutionelle en poussant pour des mesures fédérales.
Nathalie Provost & Heidi Rathjen
Survivantes du massacre à Polytechnique et porte-parole de PolySeSouvient
Montréal