Rentrée scolaire 2020
--Québec investit 20 M$ pour le rattrapage scolaire
Le ministre de l'Éducation du Québec a dévoilé une série de mesures pour aider les élèves à réussir leur retour en classe pendant la crise sanitaire actuelle, dont un investissement de 20 millions de dollars pour améliorer les services aux élèves ayant des besoins particuliers. Jean-François Roberge a présenté les détails lors d'une conférence de presse à Québec lundi matin, une semaine après avoir présenté son nouveau plan pour la rentrée scolaire.
La rentrée se fera cette année dans un contexte « particulier » à cause des retards qui pourraient avoir été accumulés, en particulier pour les élèves qui étaient « déjà vulnérables et qui ont souffert peut-être encore plus de ces mois sans école », a reconnu le ministre Roberge.
Québec investit donc 20 millions supplémentaires pour l’année scolaire 2020-2021 afin d’embaucher techniciens en éducation spécialisés, enseignants et tuteurs, et mettre en place différentes mesures de rattrapage et d’aide aux devoirs. Cette somme, qui n’est pas récurrente pour l’instant, permettra d’ajouter l’équivalent de 350 professionnels à temps plein pour au moins une année. Les mesures qui seront mises en place varieront selon les écoles et les besoins des élèves.
--Allégement bureaucratique
Québec met par ailleurs en place un « allégement bureaucratique » afin que toutes les sommes dédiées aux élèves en difficulté soient accessibles dès les premières semaines de la rentrée, en levant pour deux ans l’obligation imposée aux orthopédagogues de procéder à une évaluation des élèves dans les écoles pour mettre à jour leurs codes de difficultés.
Jusqu’à présent, un professionnel devait valider les besoins des élèves qui avaient été identifiés par les enseignants. Cette démarche pouvait représenter de 25 heures à 30 d’évaluation pour chaque élève, selon les directions d’école, si bien que les services n’étaient disponibles que plusieurs semaines après le début des classes.
L’abolition de cette étape de validation permettra aux professionnels d’offrir plus de 560 000 heures de services directs aux élèves, qui étaient auparavant consacrées à ces démarches administratives, selon Québec.
Cet assouplissement, réclamé depuis des années dans le milieu scolaire, a été accueilli avec soulagement par plusieurs.
--Campagne publicitaire contre le décrochage scolaire
Le Dr Égide Royer, spécialiste en réussite scolaire et professeur associé à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, rappelle que le taux de diplomation des élèves en difficulté est de 38 % au Québec, l’un des plus bas en Amérique du Nord. En ce début d’année scolaire, le gouvernement Legault l’a sollicité pour mener une campagne publicitaire pour demander aux parents d’appeler leur direction d’école s’ils craignent que leur enfant décroche. Le Dr Royer serait aussi favorable à ce que Québec hausse l’âge de fréquentation scolaire obligatoire de 16 à 18 ans.
Avec les cinq mesures déjà annoncées dans le budget de mars, le gouvernement du Québec compte huit nouvelles mesures totalisant 100 millions $ d'investissement pour la rentrée 2020.
[Initiative de journalisme local]