Québec sabre les budgets de santé dans les régions : l’Outaouais perd 102 postes
Tashi Farmilo
Le budget du réseau de la santé de l'ouest du Québec a été amputé de 900 millions de dollars la semaine dernière, ce qui se traduit par la suppression de quelque 102 emplois en santé dans la région, dont 25 postes de gestion. Le nouveau directeur général du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais, le Dr Marc Bilodeau, a annoncé ces suppressions d'emplois le 13 mars, à la suite de la décision du Québec de réduire le montant des excédents budgétaires dans chaque région. André Fortin, député de Pontiac et porte-parole de l’opposition en matière de santé, a affirmé aux médias le 14 mars qu’une baisse des sommes accordées aux régions serait contre-productive si celles-ci ont tendance à dépenser plus. Il faut plutôt ajouter le montant nécessaire pour résoudre le problème chronique de pénurie de médecins, ainsi que le manque de spécialistes en Outaouais.
« Ces décisions sont extrêmement difficiles, mais elles sont essentielles pour assurer l’avenir de nos services tout en gérant les fonds publics qui nous sont confiés », a déclaré le Dr Bilodeau. Il a reconnu l’impact personnel de ces mises à pied, en particulier pour les travailleurs qui seront touchés, et a souligné que chacun d’eux recevra un soutien personnalisé conformément aux ententes syndicales.
« Nous sommes déterminés à soutenir les personnes touchées et nous traiterons chaque cas avec le plus grand respect. Nous travaillerons individuellement avec chaque employé pour trouver de nouveaux rôles dans la mesure du possible », a-t-il ajouté.
M. Bilodeau a également abordé le contexte plus large de ces mesures, les décrivant comme une réponse au climat économique actuel et à la nécessité d’une discipline financière stricte. « Bien que ces changements puissent sembler difficiles, ils sont nécessaires à la bonne gestion des ressources publiques. Notre objectif premier est de maintenir des services de santé de haute qualité tout en nous adaptant aux réalités financières du moment ».
Le Dr Bilodeau a réitéré que ces compressions ne doivent pas être perçues comme un signe d’abandon par le gouvernement de ses responsabilités en matière de soins de santé. « Il ne s’agit pas de réduire la qualité des soins », a-t-il déclaré. « Il s’agit de travailler selon nos moyens et de veiller à ce que chaque dollar dépensé soit utilisé le plus efficacement possible ». Il a également souligné que les changements ne toucheront pas directement le personnel clinique, l’accent étant plutôt mis sur les postes administratifs et non-cliniques.
Enfin, le Dr Bilodeau a reconnu la difficulté de cette annonce, disant qu’il s’agissait de la « journée la plus difficile » de son mandat. Il s'est toutefois dit persuadé que ces ajustements mèneront à un système de santé plus efficace et durable dans la région. « Nous continuerons d'offrir des soins accessibles et de qualité, mais nous devons nous adapter au contexte financier actuel », a-t-il conclu.
Trad. : MET