LETTER
LETTRE
Quel avenir pour le logement social au Québec?
Aux lendemains de l’éclatante victoire de la Coalition avenir Québec (CAQ), la Fédération des OSBL d’habitation de l’Outaouais souhaite féliciter l’ensemble des élus et des candidats pour leur campagne. Nous désirons également soulever des préoccupations, qui existaient avant le déclenchement des élections, face à la crise du logement.
D’abord, ce sujet d’actualité qui préoccupe grandement la population, a été complètement éclipsé des discours publics du premier ministre Legault. Aussi, les experts du développement de l’habitation sociale et communautaire ont été mis de côté en amont du lancement du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), qui vient remplacer un outil qui avait fait ses preuves au cours des 40 dernières années, soit le programme AccèsLogis, dont l’indexation n’a pas suivi les coûts réels et qui s’est alourdi au fil du temps.
Les nouveaux paramètres imposés par le PHAQ nous portent à croire que la crise du logement perdurera au-delà du mandat de la CAQ. Il nous paraît insensé de prétendre que les promoteurs immobiliers privés, avec leur logique spéculative, seront en mesure d’équilibrer le marché locatif. Les personnes fragilisées sont certainement mieux desservies avec le logement social et communautaire, qui a comme seule finalité de répondre à leurs besoins. Un meilleur encadrement du secteur immobilier privé s’impose, à notre sens. De plus, le fait de donner plus de responsabilités aux municipalités peut être un danger si ces dernières ne sont pas suffisamment outillées pour accompagner les développeurs.
Il faut rapidement mettre la main sur les fonds fédéraux, mais les grands programmes de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sont difficilement accessibles, en raison de la loi M-30, qui limite l’intervention du fédéral en matière de financement. Le logement est une compétence provinciale et nous assistons ici à une chasse-gardée du dossier.
Il est nécessaire d’évaluer les retombées sociales et économiques de la loi M-30, qui freine le développement immobilier. Nous avons négligé la base de la société. Les délais sur les ententes d’utilisation des sommes ne permettent pas de consolider rapidement des projets pour les personnes dont les besoins sont criants.
Les décideurs publics doivent se pencher sur les obstacles rencontrés par les organismes communautaires, notamment la sécurisation des terrains. Il est beaucoup plus facile pour les promoteurs privés, qui ont plus de moyens à leur disposition, de mettre la main sur ces espaces. Nous sommes d’avis que les organismes communautaires devraient avoir le premier droit de regard lorsque les terrains sont vacants ou adéquats. Aussi, avec l’explosion du coût de la vie, la notion d’abordabilité proposée par la CAQ nous semble désuète. Les gens ne devraient pas avoir à choisir entre se loger et se nourrir.
Nous désirons travailler ensemble pour réparer un Québec qui souffre depuis trop longtemps de l’insuffisance de logements adaptés à la réalité globale des individus.
Fédération des OSBL d’habitation de l’Outaouais
Gatineau