LETTRE
Restaurants-déjeuners
J’avoue avoir un faible pour me payer, régulièrement, le petit déjeuner au restaurant à Aylmer. Mes semblables sont choyés : les établissements offrant une carte élaborée de repas matinaux abondent. Je le sais, je les ai tous essayés. Avec une regrettable et évidente constatation.
Ces restaurants relèvent de deux types en fin de compte. Ceux qui appartiennent à une chaîne de restauration et les autres à propriétaire unique. Croyez-en l’expérience, côté qualité-prix, vous avez intérêt à déjeuner chez celui qui gère son propre commerce. Oubliez la succursale de la grosse chaîne de restauration. La raison ? Quand vous allez manger à ce restaurant, on se fiche tout bonnement de vous en définitive. Ah oui, le service sera excellent (l’hôtesse, la serveuse s’y emploieront) et la propreté nickel. Mais, pour ce qui en est de prêter une oreille attentive à vos commentaires sur la nourriture servie, vous pouvez toujours rêver.
Tout simplement parce que le contenu de votre assiette est préprogrammé (le cuisinier serait remplacé par un robot que ce serait pareil !). Vous commandez un plat : sachez qu’en cuisine votre commande correspond déjà à tant de dés de pomme de terre, de champignons, de jambon, etc. Tous les ingrédients sont pesés, mesurés, calculés. Question de profit ! N’allez surtout pas suggérer l’ajout d’un filet de sauce gratuit sur vos crêpes sèches. La réponse viendra aussitôt : «Monsieur, nous sommes un maillon de la chaîne; nos plats sont immuables». Autrement dit : oubliez l’initiative, le bon goût, le respect du client. Mangez ce qu’on vous donne, fermez-la et aboulez le fric ! On n’en a rien à cirer de vos commentaires ou suggestions.
Chez le restaurateur indépendant, vous pourrez lui parler et faire valoir votre point de vue. Essayez donc de faire de même avec le propriétaire-président-directeur-général de la super chaîne de restauration !
Francois Brisebois
Aylmer / Gatineau