LETTRE
Sur Guertin et l’avenir du centre-ville
Vision centre-ville a pris acte du résultat du vote du conseil municipal menant à la décision de déménager l’aréna Robert-Guertin à la place de la Cité.
D’abord, il nous semble important de rappeler qu’au fil des divers projets mis sur la table depuis 10 ans, Vision centre-ville a toujours privilégié le maintien de l’aréna au centre-ville ou, mieux encore, la construction d’un centre multifonctionnel sur un autre site du centre-ville, dans l’esprit d’un grand projet symbolique envoyant un message clair de l’administration municipale en faveur du redéveloppement de son pôle principal et dans la perspective de l’objectif du PPU d’y ramener 10 000 nouveaux résidants à terme. Bref, VCV voyait dans cette infrastructure un fort potentiel pour contribuer à la réalisation d’un centre-ville dynamique, convivial et animé. La décision d’hier de délocaliser Guertin vers un autre secteur envoie un message contradictoire.
Le schéma d’aménagement et de développement de la Ville identifie un pôle principal (le centre-ville, secteur Hull) et deux pôles secondaires mixtes : le pôle la Cité (à l’est, à proximité du Rapibus) et le pôle des Allumettières (à l’ouest, à proximité d’un éventuel lien rapide en transport en commun). Dans ce contexte, la relocalisation de l’aréna au pôle la Cité n’est pas un mauvais choix. Il s’inscrit dans une optique de Zone d’aménagement axé sur le transport en commun; c’est une occasion de densifier, de revoir la gestion du stationnement dans ce secteur et d’optimiser l’utilisation du Rapibus. Mais la perte de cette infrastructure pour le centre, surtout en l’absence de projet à court terme pour une nouvelle infrastructure municipale porteuse (eg, la bibliothèque centrale), nous préoccupe.
Nous sommes inquiets de ce qu’il adviendra du site actuel une fois Guertin démoli. Bien sûr, on évoque l’hypothèse d’un écoquartier axé sur la mixité (logement, commercial, bureaux), on laisse miroiter la possibilité d’y installer une épicerie, mais on ne peut pas faire abstraction du fait que les espaces à bureaux vacants sont déjà nombreux au centre-ville et que les projets immobiliers actuellement projetés pourraient subir les contrecoups d’une saturation. Nous nous inquiétons particulièrement pour la viabilité des projets qui visent la densification du cœur, là où nos commerçants font affaire depuis des années, souvent dans des conditions économiques difficiles. Selon nous, le danger d’éparpillement et de dilution des efforts de densification pourrait nuire à la revitalisation du centre-ville et décourager les acteurs (promoteurs, commerçants, intervenants) qui y œuvrent quotidiennement.
Il va de soi, puisqu’il faut tourner notre regard vers l’avenir, que cette décision de l’administration municipale représente une occasion à saisir pour le redéveloppement du centre-ville. Il faut donc absolument rouvrir la discussion pour discuter de la place du pôle principal (le centre-ville) par rapport aux deux autres pôles secondaires, faire un bilan du PPU centre-ville, discuter du redéveloppement du site Carillon et relancer les idées de grands projets publics visant à redynamiser centre-ville (par exemple la bibliothèque centrale, le Marché permanent de la Fonderie, l’Espace Dallaire, l’aménagement et l’accès au ruisseau).
« Dans la foulée de la décision rendue hier, il nous semble essentiel que la Ville réaffirme qu’il y a un seul pôle principal, que ce pôle est le centre-ville, et que Gatineau entend envoyer des messages clairs en ce sens, notamment en investissant dans de grandes infrastructures publiques », a déclaré Nicholas D’Aoust, président de VCV.
Stefan Psenak, Vision centre-ville
Gatineau (sect. Hull)