Un futur pour réacteurs nucléaires ?
Des groupes de partout au Canada ont dénoncé la décision du gouvernement fédéral de financer la mise au point de petits réacteurs nucléaires modulaires (PRM) encore expérimentaux. Ottawa devrait plutôt investir dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique qui sont bien plus utiles pour régler la crise climatique, disent-ils.
Le ministre canadien des Ressources naturelles lance le « Plan d’action gouvernemental sur les petits réacteurs nucléaires modulaires » dans le cadre d’une conférence virtuelle de la Société nucléaire canadienne. Ce plan gouvernemental prévoit subventionner des sociétés privées (la plupart basées aux USA ou au Royaume-Uni) pour les aider à construire les prototypes de ces nouveaux réacteurs nucléaires.
Des douzaines d’organisations soutiennent que ces futurs réacteurs nucléaires ne sont qu’une « distraction polluante et dangereuse » qui est inefficace contre la crise climatique. Parmi ces organisations il y a Greenpeace Canada, les Amis de la Terre Canada, le Ralliement contre la pollution radioactive, Équiterre, la Coalition for Responsible Energy Development in New Brunswick et le Regroupement pour la surveillance du nucléaire.
En décembre 2018, une Assemblée spéciale des chefs de l'Assemblée des Premières Nations avait adopté à l'unanimité une résolution demandant « que le gouvernement du Canada cesse de financer et d'appuyer le programme des petits réacteurs nucléaires modulaires »
Les réacteurs qu’on nous propose sont encore sur la planche à dessin et il faudra au moins une décennie pour les mettre au point. Si on les construit, leur électricité coûtera dix fois plus cher que l'énergie éolienne ou solaire. Le projet de petits réacteurs nucléaires modulaires le plus avancé à ce jour, aux États-Unis, a vu doubler son coût, passant de 3 milliards de dollars à plus de 6 milliards de dollars.
Le gouvernement fédéral a annoncé une première subvention pour les petits réacteurs nucléaires modulaires de 20 millions de dollars à Terrestrial Energy le 15 octobre dernier.
L’énergie nucléaire et les mines d’uranium seront toujours polluantes et dangereuses. Les déchets radioactifs devront être isolés de la biosphère pour des milliers d’années, et il n’y a aucune façon connue de le faire en pratique.
Susan O’Donnell, U.N.B.,
Ginette Charbonneau, Montréal