Un professeur en psychologie de l’Université du Québec en Outaouais radié pour inconduites sexuelles
Sonia Roy
Stéphane Bouchard, professeur du département de psychologie et de psychoéducation de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cyberpsychologie clinique a été temporairement radié de l’Ordre des psychologues du Québec pour une durée de 10 mois. Monsieur Bouchard, qui est également codirecteur du Laboratoire de cyberpsychologie de l’UQO, a plaidé coupable à deux accusations qui pesaient contre lui concernant des inconduites de nature sexuelle qui se sont déroulées entre 2011 et 2016 et qui concernent des étudiants et des étudiantes. Le professeur, très connu des médias locaux et régionaux pour avoir, à plusieurs reprises, donné des entrevues et tenu des ateliers en lien avec la psychologie, a commencé sa radiation le 8 avril dernier. Il est reproché à Monsieur Bouchard d’avoir tenu des propos et d’avoir eu des comportements à connotation sexuelle envers une étudiante au doctorat, en plus d’avoir manqué de rigueur et de professionnalisme en maintenant, dans le laboratoire dont il avait la charge, un climat propice à des interactions et des discussions de nature sexuelle. Ne niant pas ces faits, le chercheur fut ainsi reconnu coupable par le conseil de discipline de l’Ordre des psychologues du Québec, le 28 février 2022. En plus de sa radiation temporaire de l’Ordre, Monsieur Bouchard a également été condamné à payer une amende de 5500$.
L’Université du Québec en Outaouais mentionne, par le biais d’un communiqué /obtenu par le Bulletin que «[... ] lorsque l’UQO a été informée de ces événements et de la plainte en 2018, la direction a agi promptement et a immédiatement enclenché une enquête dont les résultats ont notamment démontré que les agissements du professeur Bouchard avaient cessé depuis 2016. Il est important de souligner qu’aucun autre événement impliquant le professeur Stéphane Bouchard n’a été signalé à ce jour.». Il est également mentionné que «L’Université a toujours condamné les agissements du professeur et assure que toutes les mesures appropriées individuelles et collectives ont été prises depuis pour maintenir un milieu de travail et d’études exempt de toute forme de harcèlement et de comportements répréhensibles et ainsi assurer un environnement sain et sécuritaire pour toute sa communauté.». Du côté de l’Association générale des étudiants de l’UQO (AGE-UQO), un son de cloche a été partagé par le biais d’une publication Facebook: «Nous avons confiance dans la bonne foi de l'administration pour la mise en place de mesures visant à protéger les personnes étudiantes, mais nous sommes inquiets, de manière générale, de la dynamique difficile qui subsiste en psycho et qui nous est rapportée année après année, cohorte après cohorte, sans que la culture ne change malgré nos dénonciations.». Enfin, l’Ordre des psychologues du Québec, contacté par courriel, n’a pas répondu à la demande de commentaires du Bulletin.