LETTRE
Un projet qui ne respecte pas la vision du nouveau plan d’urbanisme
Au courant de la semaine dernière, les conseillers indépendants de la Ville de Gatineau se sont positionnés en faveur du projet de construction d’un stationnement de 125 places à proximité de l’axe du Rapibus amenant ainsi des doutes sur la cohérence du discours de la Ville pour ce qui concerne la vision de l’aménagement urbain.
Suite à cette annonce, le CREDDO tient à dénoncer l’adoption d’un tel projet par le conseil de la Ville et surtout à souligner l’incohérence d’une telle démarche au regard du nouveau plan d’urbanisme.
La création de 125 espaces de stationnement à proximité de l’axe du Rapibus, lesquels s’ajoutent aux espaces existants, contredit effectivement les diverses mesures d’aménagements présentées au sein du plan d’urbanisme. Ce document favorise la densification urbaine autour de la ligne du Rapibus par l’imposition de normes de stationnements.
Marc Bureau, président du CREDDO, rappelle qu’une étude de la STO effectuée il y a quelques années concernant l’implantation du Rapibus prévoyait un retour sur investissement de plus d’un milliard de dollars. Ces prédictions reposent essentiellement sur les retombées économiques liées à la densification sur les territoires environnants. Cette dynamique ne peut toutefois pas se concrétiser sans la mise en place de mesures structurantes ainsi que l’engagement des parties prenantes.
La Ville doit respecter ses propres normes d’aménagements. La diminution significative des stationnements et des espaces perdus au profit d’une occupation dynamique des terrains environnant les axes de transport en commun ne peut être que favorable à la création de richesse collective et assurer une plus grande rentabilité du transport en commun, selon M. Bureau.
Dans un tel contexte, une stratégie de mutualisation des espaces de stationnement actuels est une option qui devrait dès lors être sérieusement envisagée. La gestion commune de ces espaces de stationnement entraînerait une diminution significative des coûts pour les entrepreneurs et permettrait à la Ville de s’engager concrètement auprès de ces orientations de son plan d’aménagement tout en percevant des revenus de taxation non-négligeables.
Notons également que les frais afférents à l’implantation, l’utilisation et l’entretien d’un stationnement sont proches de 1800$ dans une ville, et ce, pour un unique espace de stationnement et pour une année. Ainsi, avec la concertation des entrepreneurs, de la Ville et de la STO et une meilleure compréhension des enjeux d’aménagement et de densification autour de l’axe du Rapibus, l’application d’une réglementation cohérente permettrait d’envisager le plein potentiel de cette infrastructure.
Benoit Delage, CREDDO
Gatineau