LETTRE
Une autre coupure qui appauvrira les plus pauvres
Le Collectif régional de lutte à l’itinérance en Outaouais (CRIO), dénonce l’adoption par le gouvernement du projet de loi 70. Dorénavant, les personnes qui feront une première demande d’aide sociale pourront, si elles ne répondent pas aux exigences du programme Objectif emploi, se faire couper jusqu’à 224 $ sur leur prestation de base. Cette nouvelle réforme, comme les dernières, va à l’encontre de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale et la Politique nationale de lutte à l’itinérance. En effet, elle créera plus de pauvreté et, par conséquent, augmentera le phénomène d’itinérance partout au Québec. C’est honteux que le gouvernement mette de l’avant une idéologie qui appauvrira des centaines, voire des milliers de prestataires, 623$ par mois, ça ne se coupe pas!
De plus, cette réforme encourage les préjugés contre les personnes vivant une situation de pauvreté en plus d’être basé sur une logique de « workfare » ou du tout à l’emploi. Pourtant, on constate que le précepte de base du gouvernement est faux. Un emploi ne permet plus de sortir de la pauvreté.
Alors que le gouvernement donne plusieurs milliards de dollars par année aux grandes entreprises et qu’il ne lutte pas contre l’évasion fiscale, on nous fait croire que cette réforme va permette de redresser les finances publiques du Québec. Nous y voyons un dogmatisme en faveur de l’entreprise privée au dépends des droits humains.
Alexandre Ranger, CRIO
Gatineau