Une envolée de ballons en mémoire des victimes de surdose
Sophie Demers
À l’approche de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, soulignée le 31 août, trois organismes communautaires de la région, soit le Bureau régional d’action sida (BRAS Outaouais), le Centre d'intervention et de prévention en toxicomanie de l'Outaouais (CIPTO) et l’Association pour la défense des droits et l’inclusion des personnes qui consomment des drogues au Québec-section Outaouais (ADDICQ-Outaouais), se sont associés afin d’organiser un événement visant à commémorer les personnes décédées d’une surdose, le 27 août dernier, à la place Laval dans le Vieux-Hull. La programmation comprenait un BBQ, le dévoilement d’une œuvre d’art collective, un spectacle et des kiosques de sensibilisation.
« L’objectif de l’événement était de sensibiliser la population à la crise des opioïdes et de réclamer des actions concrètes pour prévenir les morts par surdose, mais aussi de rendre hommage aux personnes décédées d’une surdose et de reconnaître le chagrin ressenti par leurs proches et amis, au même titre que l’anxiété ressentie par ceux qui s’inquiètent pour un proche qui consomme », a déclaré Yves Séguin, directeur général du CIPTO.
Depuis le début de l’année, trente décès par surdose ont été enregistrés dans la région de l’Outaouais. Contrairement à la croyance populaire, le fléau ne touche pas uniquement les personnes itinérantes.
« La majorité de ces surdoses sont survenues dans des résidences privées. Il faut savoir que personne n’est à l’abri », insiste M. Séguin. « Qu’elles soient attribuables à des substances illicites ou à des médicaments délivrés sur ordonnance en pharmacie, les surdoses touchent les gens de tous horizons », a-t-il dit, évoquant les adolescents, les jeunes adultes, les femmes et les personnes en questionnement sur leur genre.
Pour éviter les surdoses, on recommande aux gens de faire vérifier leur drogue avant de la consommer, de réduire leurs doses, d’éviter de consommer seuls et de toujours avoir à portée de main une trousse de naloxone, un antidote injectable permettant d’inverser temporairement les effets d'une surdose d'opioïdes.
« Il est important de ne pas stigmatiser les personnes qui font usage de drogues, car c’est ce qui les pousse à cacher le fait qu’elles consomment et les dissuadent d’aller chercher de l’aide », poursuit M. Séguin. « Le CIPTO offre un continuum de services et de programmes, incluant la vérification des drogues et la consommation supervisée ». Plusieurs autres organismes offrent des services semblables, dans un effort concerté pour réduire les risques liés à la consommation de substances par injection ou par inhalation.
Trad. : MET