LETTRE
Une loi spéciale?
Depuis le début de la pandémie on entend des rumeurs au sujet du recours à une loi spéciale à Ottawa. Il n’y a rien là d’étonnant de la part d’un régime incapable d’imaginer qu’une crise puisse être gérée sans le contrôle absolu du gouvernement central. Ce genre de paternalisme nous a entraîné dans les mesures de guerre à deux reprises et chaque fois Ottawa en a profité pour s’arroger des pouvoirs au détriment des provinces. En plus d’ouvrir la porte à bien des abus et règlements de comptes comme la spoliation des propriétés de citoyens d’origine japonaise sur la côte ouest et l’arrestation innommable de 500 citoyens Québécois en 1970. La relecture de « Trudeau’s darkest hour » nous enseigne que de telles mesures sont toujours abusives et rarement justifiées. Si on y a recours il faut se rappeler que partout dans le monde les mesures d’exception prennent automatiquement fin avec la crise qui les a déclenchées. Ce ne fut pas le cas au Canada dans les années 40 et en 70. Il faudra bien en finir avec ce mauvais réflexe fédéral de court circuiter les provinces à chaque tempête appréhendée et imposer par ce biais sa vision d’un Canada centralisé. En l’occurrence le Québec aurait tout à fait raison de reparler de retrait avec compensation financière.
G. Laurin
Aylmer