LETTRE
Vivre à Aylmer et les questions linquistiques
Les questions linguistiques sont un sujet sensible, non seulement au Québec, mais partout au Canada. J’écris en français, même si ma langue maternelle est l’anglais, pour souligner qu’il y a des anglophones qui ont appris le français. Pas toujours parfaitement, mais nous pouvons certainement communiquer dans notre vie quotidienne et au travail.
Dans mon cas, je suis arrivé à Montréal en 1998 en tant qu’étudiant post-secondaire sans parler un mot de français. J’ai réussi à l’apprendre en classe au début, puis en pratiquant avec des amis et des collègues au travail. J’ai travaillé principalement en français pendant des années avant de déménager à Aylmer il y a deux ans.
Cela dit, je suis très fier de la nature bilingue de notre pays. Je pense qu’Aylmer tire une partie de son charme de son bilinguisme. Je pense que nous, les résidents, devrions célébrer le fait que tant de personnes parlent les deux langues.
En même temps, la possibilité d’acheter une maison moins cher ici et de pouvoir travailler exclusivement en anglais à Ottawa signifie qu’il restera toujours une partie de la population qui ne parle qu’anglais, même après des décennies à Aylmer. Ils devraient être encouragés à apprendre le français, mais lorsque nous, la communauté anglophone, demandons des services en anglais, pour la plupart d’entre nous, c’est le reflet d’Aylmer. Livres anglais à la bibliothèque. Être capable de communiquer avec nos représentants en anglais. Nos demandes reflètent le caractère d’Aylmer et non la situation au Québec.
Aurais-je les mêmes demandes si je me trouvais dans une région de la province où plus du tiers de la population n’avait pas l’anglais comme langue maternelle? Non. Est-ce que je pense que les francophones d’Ottawa doivent faire pression pour avoir plus de services en français? Absolument. C’est après tout la capitale du Canada - il n’y a aucune excuse pour ne pas être une ville complètement bilingue dans tous les services qu’elle fournit!
Je pense qu’on peut comparer Aylmer à Saint Boniface, la région francophone de Winnipeg. Est-ce que Winnipeg sera un jour bilingue? Malheureusement, c’est peu probable. Cependant, les habitants de Saint-Boniface travaillent fort pour que leur quartier reflètent les profils linguistiques de la région, ce qui est fantastique. Gatineau ne sera pas bilingue, mais Aylmer peut quand même célébrer sa diversité.
En fin de compte, les francophones hors Québec ont beaucoup de travail à faire pour maintenir le français dans leurs communautés. Nous, les anglophones, qui habitons des regions où nous sommes une grande minorité au Québec, avons la vie beaucoup plus facile. Mais en boute de compte, je pense que nous devrions célébrer le bilinguisme partout où il se produit. Cela enrichit énormément nos quartiers. Aylmer est un quartier où il fait bon vivre pour beaucoup de raisons, et je n’irais nulle part ailleurs dans la région, ni en Ontario ni au Québec. Célébrons tout ce qui rend notre communauté dynamique, le bilinguisme inclus!
Ian Barrette