Vivre en toute liberté !
Martine Marion, une femme inspirante d’Aylmer
La vie est bien courte alors pourquoi ne pas être soi-même ? En l’honneur de la journée nationale contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai, voici le portait d’une femme trans du secteur Aylmer.
Martine Marion a 45 ans, s’avère être trans, s’accepte et continue son chemin de vie. C’est aux alentours de l’âge de 7 ans que Martine a réalisé qu’elle était différente de la majorité des jeunes de son âge. Martine a deux filles qu’elle adore follement. Elles l’acceptent à cœurs et bras ouverts.
Il y a de cela trois ans et demi, elle a réalisé qu’elle devait être elle-même. « Je me suis regardé dans le miroir, mon subconscient a commencé à me parler et m’a dit d’arrêter de mentir aux autres ainsi qu’à moi-même ».
À ces sept ans, Martine a été témoin d’un acte horrible, c’est le moindre que l’on puisse dire. Un homme habillé en femme, marchant près d’elle, a sauvagement été attaqué par trois individus. À ce moment, Martine savait qu’elle ne voulait pas être la proie d’un tel acte.
« Mon enfance a été assez difficile, et ce, surtout de constater que mon corps ne faisait pas partie de ma personne », affirme celle-ci. Tout au long de son enfance, en se réveillant chaque matinée, elle savait sans le moindre doute que quelque chose ne tournait pas rond.
En grandissant, la technologie était absente. « Aujourd’hui, Internet ouvre des portes à bien des choses », dit-elle. Dans les années 1980, même les gens gais et lesbiens étaient mal vus. À ce moment, les psychologues ne comprenaient pas les gens trans. « La réalité n’était pas abordée », émet Martine.
Une chanson écrite au sujet de sa transition, nommée je suis trans, atteste assurément sa force de caractère et tout le chemin parcouru. « Tel un ange je parcours le paradis, tel un oiseau je me promène au-dessus de la terre et la mer. Comme une chenille dans son cocon, je deviens papillon. Je suis libre maintenant, je peux déployer mes ailes et je vole vers le ciel. »
« Même à l’instant présent, les personnes trans peuvent avoir du mal à se tailler une place à l’intérieur de la société », soumet-elle. Sans entrer dans les détails, et en ne mentionnant pas son dernier emploi, elle stipule qu’elle a manifestement subi de la discrimination.
Pour interpréter sa transition, elle fait allusion à une chenille qui sort de son cocon pour cristalliser sa transformation et ainsi devenir un papillon. Une image forte de sens et d’émotion. « Tes chaines se libèrent, tu es enfin toi-même et libres ». En d’autres termes, « ce fut libérateur lorsque je me suis accepté tel que je suis », déclare-t-elle.
Et, la suite dorénavant
Cette dernière veut inspirer et venir en aide à toutes personnes ayant une dysphorie de genres et ne se sentant pas à l’aise dans leur corps qui leur a été assigné à la naissance. Dans cette optique, elle veut inspirer tout humain se cherchant.
Les personnes trans doivent certes avoir une place en société. Sans nul doute, doivent-elles être traitées de la même manière que toutes les autres. Nous sommes tous des humains, à parts égales, évoque madame Marion. De l’humble avis de Martine, de nos jours, il y a encore des freins à l’acceptation des trans en région. Selon ses dires, il y aura toujours des préjugés et de fausses croyances à l’égard des « T » de la communauté LGBT, mais, lentement, la société ainsi que les esprits évoluent et sont de plus en plus informés.
À ce jour, elle se dit fière de la personne qu’elle est devenue. « C’est certain qu’il y a des hauts et des bas, mais je m’aime et je me sens libre », émet Martine. « Ce que j’adorerai faire, c’est justement d’aller dans les écoles, faire des conférences et d’éduquer les jeunes sur la diversité et l’acceptation ».
Elle lance un message très clair à toute personne se cherchant et ne se trouvant pas. « N’ayez pas peur, sortez de l’ombre ». « Vous pouvez avoir des peurs ainsi que des craintes, mais souvenez-vous qu’il y a du monde autour de vous ».
Le 27 janvier dernier, Martine a créé une page Facebook, intitulée Matante Martine vous informe, pour éclairer les intéressés sur sa transition de genre dans le but d’inspirer bien du monde. À son rythme, elle continue sa route avec les épaules bien hautes.