Enseignants québécois
Volte-face du gouvernement pour les masques
Après que le ministre Jean-François Roberge ait maintes fois réitéré que le ministère de l’Éducation ne fournirait pas de masques aux enseignants du primaire qui retourneront en classe à compter du 11 mai, ce dernier a dû se raviser à la suite du tollé de protestations soulevé par la décision, notamment chez les directions générales, les commissions scolaires, les syndicats et les directions d’école.
« Il y a une série de mesures qui font que la santé publique a évalué que ce n’était pas nécessaire d’aucune façon de recommander le port du masque, et donc d’en fournir », a soutenu le ministre Roberge, lors d’une session de travail virtuelle de l’Assemblée nationale consacrée exclusivement au plan de déconfinement des écoles, le 30 avril. « Ce n’est pas une décision qui a été prise à cause d’un problème de pénurie, a-t-il assuré. Ce n’est pas une décision de logistique. C’est une décision de santé publique. »
Le fait que le ministère de l’Éducation ne recommande pas le port du masque ou tout autre équipement de protection a fait bondir certains syndicats du réseau, dont la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Celleci avait déjà signalé qu’il était « impensable » que ses membres reprennent le travail sans avoir de protection. « D’entrée de jeu, je vais être très clair : il n’est pas question qu’un prof retourne en classe sans équipement de protection », avait notamment affirmé Sylvain Mallette, président de la Fédération.
Le gouvernement Legault a donc voulu se faire rassurant et apaiser les inquiétudes du personnel en vue du retour en classe dans les écoles primaires du Québec. « Le gouvernement pourra fournir des masques aux enseignants qui en feront la demande », a fait savoir le directeur national de la Santé publique du Québec, Horacio Arruda, lors du point de presse quotidien des autorités le 4 mai dernier. Présent à ses côtés, le premier ministre Legault a indiqué que son gouvernement avait entendu les inquiétudes du personnel des écoles. « Certains enseignants sont très inquiets et voudraient porter un couvre-visage », a-t-il expliqué. « La santé publique ne pense pas que c’est nécessaire, mais ça ne peut pas nuire. Donc, on va permettre aux enseignants qui veulent porter un couvre-visage de porter un couvre-visage. » Pour M. Legault, « L’important, c’est que tout le monde se sente à l’aise dans cette réouverture-là. »
Cela dit, le premier ministre comprend que le retour en classe fasse peur à bien des familles. « Moi, je pense que c’est sécuritaire, mais il y a de l’anxiété actuellement dans la société, et moi, je comprends très bien que certains parents ne sont pas l’aise de renvoyer leur enfant à l’école », a-t-il indiqué, rappelant que le retour en classe était optionnel.